Publications en français

La fin de l’électronucléaire en Allemagne, et après ? (2023)

Publication PNC-France du 5 mai 2023 

Hartmut LAUER et point de vue PNC-France : Jean-Pierre PERVÈS (Groupe d’experts de PNC-France)

Résumé

L’Allemagne a définitivement abandonné l’électronucléaire le 15 avril 2023. En mettant à l’arrêt ses trois dernières centrales soit 4 GWe, le pays fait le pari de décarboner le secteur électrique sans l’atome tout en décarbonant les autres secteurs. Or le nucléaire est un moyen de production pilotable, seul apte à produire à la demande de très grandes quantités d’électricité décarbonée.

Le défi est colossal, car les objectifs de décarbonation du secteur électrique de l’Allemagne à l’horizon 2030 et au-delà sont très ambitieux.

A l’horizon 2030 la consommation brute sera en forte augmentation, estimée à 750 TWh contre 550 TWh aujourd’hui, sous l’effet des nouveaux usages de l’électricité. L’Allemagne veut, si possible, abandonner la production fondée sur le charbon en 2030 au plus tard. 

En ligne : https://www.pnc-france.org/la-fin-de-lelectronucleaire-en-allemagne-et-apres/

Die Energiewende : la transition énergétique allemande (2021)

Conférence à la Sfen Rhône – Ain – Loire le 16 décembre 2021 à Lyon

Sommaire

  • Bilans énergétiques : comparaison Allemagne et France
  • Les grandes étapes de la transition énergétique allemande
  • État des lieux de la transition énergétique allemande
  • Critiques faites par la Cour des Comptes
  • Le nouveau pari de la neutralité carbone en 2045
  • Grandes lignes de la politique commune en matière de climat et énergie du nouveau gouvernement
  • Résumé

SFEN RAL 16_12_2021

Exemple de transition énergétique en Allemagne (2021)

Conférence de la Sfen ST7 « Le nucléaire, acteur incontournable vers la neutralité carbone » le 23 novembre 2021 à Paris

Résumé 

Aujourd’hui, l´Allemagne consomme environ 2500 TWh d´énergie finale, dont presque 80% sont encore produits par des sources fossiles. Le gouvernement allemand a décidé non seulement l´abandon du nucléaire d´ici 2022 mais aussi de la production d´électricité à partir du charbon au plus tard d´ici 2038.

Critiqué par sa Cour Constitutionnelle, le gouvernement allemand a durci considérablement ses objectifs climatiques en mai 2021 et compte atteindre la neutralité carbone en 2045, soit cinq ans plus tôt que prévu par l´Union Européenne.

La neutralité carbone en Allemagne repose sur 4 piliers :

  • Diminuer la consommation de l´énergie grâce à l´efficacité énergétique ;
  • Privilégier les énergies renouvelables dans la consommation d´énergie et notamment dans la consommation d´électricité, abandon du charbon mais aussi arrêt du nucléaire, une énergie bas carbone ;
  • Electrification des autres secteurs de l´économie, ce que l´on appelle aussi « couplage sectoriel » et le remplacement des combustibles fossiles par l´hydrogène et des combustibles « synthétiques » lorsque l´électricité ne peut pas être utilisée directement ;
  • Puits carbone pour la compensation des émissions résiduelles

En revanche, la définition de mesures concrètes pour atteindre le nouvel objectif a été laissée au prochain gouvernement issu des élections fédérales en septembre 2021. Les négociations pour la formation d´un nouveau gouvernement sont en cours. Une coalition réunissant les Sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux semble hautement probable.

La Cour des Comptes allemande a critiqué à plusieurs reprise l´avancement de la transition énergétique, entre autres :

  • Coûts élevés de l´électricité pour les ménages et PME
  • Lente modernisation des réseaux électriques
  • Monitoring de la sécurité d´approvisionnement en électricité

Le nouveau gouvernement doit considérablement accélérer son rythme d´action si l´on veut décarboner le pays en 24 ans.  Ces 30 dernières années, la réduction annuelle des émissions était en moyenne de 15 Mt d´équivalents CO2 par an, soit 35% au total par rapport à 1990. Les 2 prochaines décennies, la réduction annuelle des émissions devra doubler.

En outre, plusieurs instituts prévoient maintenant une forte hausse de la consommation électrique, à plus de 700 TWh en 2030 et à plus de 1000 TWh en 2045.  En 2010, la feuille de route énergétique à l´horizon 2050, appelée « Energiekonzept », et officiellement toujours valable, supposait un recul de 25% à environ 460 TWh. La sortie du nucléaire a donc été décidée en 2011 sur l´hypothèse d´une réduction de la consommation d´électricité.

Se passer du nucléaire et du charbon implique donc une accélération massive du développement des énergies renouvelables. Selon différentes études allemandes, il faudrait disposer d´une capacité jusqu´à 350 GW d´ici 2030 et jusqu´à 650 GW en 2045 contre environ 130 GW aujourd´hui.

Pour y arriver il faudrait presque tripler le rythme annuel de déploiement par rapport à la période 2015 à 2020.  En même temps il faudra conserver une bonne sécurité d´approvisionnement par un socle de moyens pilotables bas carbone.

Boston Consulting a récemment estimé les investissements cumulés pour le nouvel objectif climatique à l´horizon de 2030 : 860 Md€ dont ~ 100 Md€ par an entre 2022 et 2030.

Les dix prochaines années détermineront si l´Allemagne parviendra à mettre en œuvre ses ambitions climatiques. L´adhésion des citoyens à la transition énergétique est encore forte. Un échec risquerait de compromettre la place économique allemande et l´acceptation sociétale. Le nouveau gouvernement doit sans tarder mettre en œuvre un paquet de mesures sans précédant, avec des effets concrets sur la vie quotidienne. Une tâche herculéenne, à la limite de la faisabilité.

Expose HLauer_Sfen_ ST7 final_11 2021_c

L´Allemagne vise la neutralité carbone en 2045 (2021)

Publication PNC-France du 15 juillet 2021

Jean-Pierre PERVÈS, Hartmut LAUER

Résumé

L´Allemagne, critiquée par la Cour Constitutionnelle Fédérale, durcit considérablement ses objectifs climatiques. Avec l´avenant à la Loi sur la Protection du Climat, adopté en mai 2021, le gouvernement fédéral compte atteindre la neutralité carbone dès 2045 (précédemment 2050).

Les nouveaux objectifs climatiques impliquent une hausse des exigences et une accélération du changement structurel.

Une taxe carbone plus élevée, une sortie accélérée de la production d´électricité à base de charbon/lignite et un développement plus rapide des énergies renouvelables (éolien et solaire) sont considérés comme des mesures d´accompagnement possibles.  Il faudra attendre la formation du nouveau gouvernement, après les élections fédérales de septembre 2021, pour découvrir les mesures concrètes à mettre en œuvre.

Le Think Tank Agora Energiewende et la Fédération Allemande des Entreprises de l´Énergie et de l´Eau (BDEW) ont déjà publié des propositions concrètes pour atteindre ce nouvel objectif climatique, ce qui est le sujet de la présente publication.

Les défis sont gigantesques, à la limite de la faisabilité et de l´acceptabilité sociétale. Les ambitions de l´Energiewende seront à l´épreuve des faits dans les prochaines années. La France en particulier devrait en suivre de près l´avancement et les conséquences.

Allemagne 2021 + avis PNC 15 juillet 2021

Bilan du tournant énergétique allemand « Energiewende » (2019)

Conférence à l´Ecole des Mines de Saint-Etienne le 12 Mars 2019

Résumé

Après comparaison de quelques chiffres énergétiques entre la France et l´Allemagne, et un bref rappel des mesures phares de la transition énergétique des deux pays, la mise en œuvre du tournant énergétique à l´horizon 2020 est traitée en détail :

  • le nucléaire : une sortie programmée et irréversible
  • la priorité au développement des énergies renouvelables
  • l´objectif principal : réduire les émissions CO2
  • « efficiency first » : baisse de la consommation et donc des émissions
  • les coûts et en particulier dans le secteur de l’électricité

En conclusion:

Le tournant énergétique donne bonne conscience aux allemands :

  • Le tournant énergétique est (encore) considéré par le gouvernement allemand comme une réussite. L’adhésion des citoyens au projet reste forte ( > 90%) mais trois quarts estiment que le gouvernement doit faire plus pour la protection du climat
  • Contrairement aux idées reçues, le tournant énergétique n’a conduit ni à la réouverture des centrales à charbon ni à une désindustrialisation du pays
  • Malgré une part importante (105 GW) d´énergies renouvelables intermittentes, l´Allemagne fait toujours partie du groupe de tête en matière de sécurité d´approvisionnement grâce au parc thermique de ~ 100 GW en backup
  • Confiance dans la technologie pour trouver des solutions aux problèmes techniques, en particulier espoir dans le stockage d´énergie à grande échelle et la digitalisation du réseau pour mieux intégrer les énergies renouvelables intermittentes

… mais le tournant énergétique reste peu efficace en matière de protection du climat :

  • Focalisation sur le secteur de l´électricité : le mix électrique est encore très carboné et la décarbonisation se poursuit très lentement suite au remplacement d´une énergie décarbonée (le nucléaire) par une autre (les énergies renouvelables)
  • Les émissions des autres secteurs (chaleur et refroidissement, transports) responsables pour deux tiers des émissions ne baissent pas suffisamment
  • Ecarts par rapport à la majorité des objectifs du tournant énergétique pour 2020 : L´objectif phare « Réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990 » serait atteint à seulement 80%
  • Selon un sondage récent effectué par Civey (Berlin) du 15 au 18 février 2019 auprès de 5006 personnes, la sortie du nucléaire est toujours perçue comme prioritaire par la moitié des citoyens (49,5%) alors que 44,1% estiment qu´il fallait commencer par la sortie du charbon : la question de la plus grande nuisibilité du nucléaire ou du charbon suit leur appartenance politique

EMSE _ 03_2019


Enjeu d´un approvisionnement fiable en électricité : la situation de l’Allemagne (2017)

Conférence SFEN – ST7: « Place et évolution de l´Energie Nucléaire dans le futur » à Paris le 30 novembre et le 1er décembre 2017

Résumé

  • Le développement massif de l’éolien et du solaire ne garantit pas la sécurité d´approvisionnement. Leur disponibilité est quasi nulle lors des épisodes de vents faibles en hiver (« dark – doldrums »); Conséquence : Technologie complémentaire indispensable (centrales thermiques pilotables en backup et/ou accumulateurs d’énergie)
  • Une diminution des moyens de pointe pilotables est en vue d´ici 2022 (sortie du nucléaire, arrêt des centrales thermiques à flamme); Conséquence : érosion des marges par rapport à la pointe de consommation
  • Le développement du réseau électrique ne suit pas le rythme de celui des énergies renouvelables; Conséquence : L’Allemagne fait actuellement reposer la stabilité de son réseau sur ceux de ses voisins
  • Résultats : Management d´électricité accru et problèmes de fiabilité de l´approvisionnement notamment dans le sud de l´Allemagne

H Lauer _ SFEN ST7 30 11 2017


Bilan d’étape de la transition énergétique allemande (2017)

Hartmut Lauer, Henri Safa et Joël Guidez

Résumé

La transition énergétique se traduit dans la pratique par une introduction massive d’énergies renouvelables dans le mix électrique, des énergies pour la plupart intermittentes et non pilotables. Le fait que l’électricité ne soit pas disponible lorsque l’on en a besoin et qu’inversement elle soit produite en grande quantité lorsque la demande est faible entraîne des difficultés de gestion du réseau électrique. S’appuyant sur l’exemple allemand, l’article présente les limites physiques et économiques liées au développement à grande échelle et dans un délai très court de ces énergies intermittentes. Comme le vieil adage l’énonce, les auteurs rappellent que « l’enfer est pavé de bonnes intentions », et que le développement des énergies a eu un certain nombre d’effets pervers comme l’augmentation brutale du prix de l’électricité, pour des résultats faibles en termes écologiques avec une remontée de la production de CO2 depuis 2009.

Revue Générale Nucléaire N° 1 Janvier-Février 2017 p. 56-60

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Conséquences économiques de l’arrêt des réacteurs en Allemagne (2014)

Hartmut Lauer

Résumé

La décision du gouvernement allemand de mars 2011 de sortir du nucléaire fait peser des coûts importants sur les exploitants, les consommateurs et l’économie allemande. Nous exposons ici les conséquences sur la sécurité d’approvisionnement, l’impact environnemental et la perturbation du marché de l’électricité ainsi que les difficultés actuelles des exploitants nucléaires. Deux études présentées utilisent des hypothèses de calcul différentes pour évaluer les coûts directs liés à la sortie accélérée du nucléaire.

Revue Générale Nucléaire N° 6 Novembre-Décembre 2014 p. 40–47

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Situation du nucléaire en Allemagne après le tournant énergétique (2013)

Conférence SFEN PACA à Aix-en-Provence le 11 avril 2013

Quelques mois après Fukushima le gouvernement allemand a décidé l´arrêt immédiat de 8 réacteurs. Les neuf centrales restantes seront progressivement arrêtées d’ici 2022. Il revient donc en très peu de temps sur son propre plan énergétique, dans lequel le nucléaire jouait un rôle important en tant que «technologie de transition» jusqu´aux années 2030.

Ces décisions représentent un challenge pour les exploitants nucléaires. C’est sans aucune préparation que les 8 centrales retirées du réseau en 2011 ont été envoyées en phase de fin d’exploitation. Pour les sites encore en activité il faut conserver suffisamment de personnel formé et opérationnel non seulement chez les exploitants mais aussi chez les sous-traitants.

Le choix retenu de la stratégie du démantèlement (immédiat ou différé)  des centrales  dépend aussi du calendrier de la mise à disposition des centres de stockage de déchets radioactifs.

La conférence entend présenter les objectifs du tournant énergétique, la situation actuelle du nucléaire en Allemagne ainsi que les challenges du futur.

SFEN PACA 2013 final


Tournant énergétique en Allemagne suite à l’accident de Fukushima (2011)

Hartmut Lauer

Résumé

Suite à l’accident à Fukushima, le Gouvernement Fédéral Allemand a initié un tournant énergétique par l’adoption de plusieurs lois, dont les points centraux sont la sortie progressive du nucléaire d’ici 2022 et le renforcement rapide du réseau et des énergies renouvelables.

Revue Générale Nucléaire N° 5 Septembre-Octobre 2011 p. 114–117

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Les retombées sur le nucléaire du nouveau concept énergétique allemand (2011)

Hartmut Lauer

Résumé

Le Gouvernement Fédéral a, fin septembre 2010, adopté un concept énergétique global, par lequel il détermine les lignes conductrices de sa  stratégie jusqu’en 2050. Ses objectifs principaux sont efficience énergétique et respect de l’environnement. Les énergies renouvelables devraient assurer la majeure  partie du « Mix énergétique » du futur et  le nucléaire ne servirait que de « technologie de transition » (Brückentechnologie).

Revue Générale Nucléaire N° 1 Janvier-Février 2011 p.127–132

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Où en est le nucléaire en Allemagne ? (2001)

Un entretien avec Hartmut Lauer, Directeur de la centrale de Biblis

Résumé

En Allemagne, depuis 1998, deux évènements majeurs ont considérablement changé la donne en matière d’énergie : l’ouverture totale du marché à la concurrence et le moratoire sur le nucléaire engagé lors de négociations difficiles entre politiques et industriels après l’arrivée d’une alliance SPD/Verts au Pouvoir. Où en est le nucléaire aujourd’hui en Allemagne ? Quelle est la portée de ces évolutions pour les exploitants allemands ? Nous avons posé la question au Docteur H. Lauer, directeur de la centrale de Biblis (RWE).

Revue Générale Nucléaire N° 3 Mai-Juin 2001 p. 30–33

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