Bilans énergétiques : Comparaison Allemagne et France

Temps de lecture : 35 min

Texte mis à jour : 21.05.2023

 

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Les deux pays se sont engagés dans une transformation importante de leurs systèmes énergétiques qui s´inscrit dans le développement du marché intérieur et de la transition énergétique européenne. La France vise la neutralité carbone d´ici 2050 et l´Allemagne a l´intention d´atteindre la neutralité carbone en 2045, soit cinq ans plus tôt qu´initialement prévu.

Le présent texte est régulièrement actualisé et traite non seulement les mesures phares de la transition énergétique française et allemande et les principales caractéristiques énergétiques mais fait aussi le bilan d´étape des deux pays par rapport aux objectifs et stratégies climatiques de l´Union européenne.

La transition énergétique, le développement des énergies renouvelables et le nucléaire en Allemagne sont traités dans les textes suivants : le tournant énergétique allemand (Allemagne Energies 1), énergies renouvelables : de nombreux défis (Allemagne Energies 2) et l´historique de la sortie du nucléaire (Allemagne Energies 3).

Sommaire

Objectifs et stratégies climatiques de l´Union Européenne (UE)

  • Paquet législatif sur le climat et l´énergie à l´horizon 2020
  • Transition vers une énergie propre
  • Crise énergétique née de la guerre en Ukraine

Mesures phares de la transition énergétique française et allemande

  • France
  • Allemagne
  • Comparaison des mesures phares de la transition énergétique française et allemande

Comparaison des situations énergétiques

  • Consommation énergétique
  • Production et consommation d´électricité
  • Puissance installée du parc de production d’électricité

Prix d´électricité et échanges transfrontaliers

  • Prix spot sur le marché journalier
  • Épisodes de prix négatifs
  • Importation et exportation d´électricité

Comparaison des coûts d´électricité

  • Prix de l´électricité pour un site industriel
  • Prix de l´électricité pour les ménages
  • Facture de l´énergie des ménages

Bilan d´étape en France et en Allemagne par rapport aux objectifs de l´UE

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • Part des énergies renouvelables dans la consommation brute d´énergie finale
  • Taux de couverture de la consommation d´électricité par la production d´origine renouvelable
  • Augmentation de l´efficacité énergétique

Bibliographie

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Objectifs et stratégies climatiques de l´Union Européenne (UE)

L´UE a fixé des objectifs en matière de climat et énergie dans le cadre des actions suivantes :

Paquet législatif sur le climat et l´énergie à l´horizon 2020

Le paquet 2020 est un ensemble d´actes législatifs adoptés pour permettre à l´UE d´atteindre ses objectifs en matière de climat et d´énergie à l´horizon de 2020. Il était fondé sur un trio d´objectifs, le 3×20 % (CE 1) :

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à 1990 ;
  • Augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d´énergie à 20 % avec une part d´au moins 10% à atteindre pour le secteur des transports ;
  • Augmentation de 20 % de l´efficacité énergétique. La réalisation de l´objectif étant mesurée d´après la réduction de la consommation d´énergie par rapport à un scénario de référence établi en 2007 par la Commission européenne, le scénario Baseline. Ce scénario prend en compte les politiques implémentées dans les États membres jusqu´à fin 2006.

Transition vers une énergie propre

Après que les Nations Unies se sont mises d´accord en 2015 à Paris pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C au cours du siècle, et si possible à moins de 1,5 °C, la Commission européenne a présenté en 2019 le « Pacte Vert pour l´Europe » (ou Green Deal) avec l´objectif de faire de l´Union Européenne le premier continent neutre pour le climat d´ici à 2050 (CE 2).

En 2021, la Commission européenne a publié un ensemble de propositions regroupées au sein du paquet « Ajustement à l´objectif 55 » (Fit for 55) en vue de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 55% minimum en 2030 par rapport à 1990. En parallèle, le plan vise une accélération sur les gaz renouvelables et bas-carbone (hydrogène, méthane de synthèse et biométhane), un accroissement de l´électrification des usages et de l´efficacité énergétique, qui deviennent une pierre angulaire de la politique énergétique européenne. Pour en savoir plus, cf. (CE 3).

Crise énergétique née de la guerre en Ukraine

Face aux difficultés et aux perturbations du marché européen de l´énergie provoquées par l´invasion russe de l´Ukraine, la Commission européenne a présenté le plan REPowerEU en mai 2022 (CE 5). Ce plan propose des mesures pour réduire rapidement la dépendance à l´égard des combustibles fossiles russes et rehausse l´ambition du paquet « Fit for 55 » sur les objectifs de part des renouvelables (initialement fixés à 40% par la Commission européenne, les eurodéputés avaient proposé de porter cette ambition à 45% dans la consommation énergétique) et d´efficacité énergétique (13% contre 9% par rapport à 2020).

Les États de l´Union européenne et les eurodéputés se sont accordés fin mars 2023 sur un nouvel objectif d´une part d´au moins 42,5% des énergies renouvelables dans la consommation énergétique à l´horizon de 2030 (CE 2023). Cet objectif s´accompagne d´un niveau-cible « indicatif » de 45% que les États s´efforceront d´atteindre.

De plus l´accord comprend des objectifs visant à rehausser la part des énergies renouvelables dans différents secteurs de l´économie d´ici 2030 :

  • Une part de 49% de renouvelables dans la consommation énergétique des bâtiments ;
  • Un quota obligatoire de consommation de 42% d´hydrogène renouvelable dans la consommation totale d´hydrogène dans le secteur de l´industrie. L´objectif est assoupli pour les pays disposant d´un parc nucléaire à même de produire de l´hydrogène décarboné. Dans ce cas les quotas d´hydrogène renouvelable de l´industrie peuvent être réduits de 20% sous certaines conditions ;
  • Réduction de 14,5% des gaz à effet de serre dans le secteur des transports ou une part de 29% d´énergies renouvelables dans la consommation finale d´énergie du secteur d´ici 2030.

L´accord provisoire conclu doit maintenant être formellement adopté par le Parlement européen et le Conseil européen qui réunit les chefs d’État ou chefs de gouvernement des États membres.

Ensuite, les États membres seront amenés à décliner les nouveaux objectifs du paquet « fit for 55 » au niveau national dans le cadre de la révision de leurs plans nationaux énergie-climat (PNIEC). Pour en savoir plus sur les PNIEC pour la période 2021-2030, cf. (CE 4).

Dans un esprit de solidarité, un effort coordonné de la part des États membres au cours de la saison hivernale 2022-2023 a été nécessaire pour atténuer les effets des prix élevés de l´énergie. C´est pour cela que les Etats membres réunis au sein du Conseil de l´Union Européenne avaient adopté en octobre 2022 le règlement (UE) 2022/1854 sur une intervention d´urgence pour faire face aux prix élevés de l´énergie, cf. (UE 2022).

Le règlement prévoit de mettre en place des mesures communes, limitées dans le temps, visant à réduire la demande d´électricité et à collecter et redistribuer au client final les recettes excédentaires des acteurs du secteur de l´énergie.

De plus la Commission européenne avait fait le 18 octobre 2022 des propositions supplémentaires pour lutter contre les prix élevés de l´énergie et garantir la sécurité de l´approvisionnement (OFATE 2022a).

À l´occasion du Conseil de l’Union européenne du 24 novembre 2022 les ministres de l´Énergie des États membres avaient trouvé un accord sur la proposition de règlement relatif à des mesures temporaires visant à plafonner les prix de gros du gaz et à améliorer la sécurité d´approvisionnement de l´Europe (OFATE 2022b).

Mesures phares de la transition énergétique française et allemande

Dans ce chapitre les mesures phares de la transition énergétique des deux pays, actuellement connues, sont brièvement décrites. Le durcissement des objectifs au niveau européen aura un impact sur les objectifs nationaux. Les deux pays seront amenés à adapter leurs mesures en fonction des objectifs du pacte vert pour l´Europe et du plan REPowerEU.

France

Suite au Grenelle Environnement (CDE 2017a), au débat national et citoyen sur la transition énergétique, à la « Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015  (LTECV) » (MTE 2017), la Loi Énergie et Climat a été votée en 2019 pour répondre à l´urgence écologique et l´urgence climatique.

La loi Energie et Climat adoptée en 2019 (MTE 2020) comporte des sujets à la fois très nombreux et majeurs, parmi lesquels la révision des objectifs de politique énergétique de la France. En outre la loi prévoit (Citepa) :

  • Remplacement de l´objectif « Facteur 4 » par l´objectif d´atteindre la neutralité carbone à l´horizon 2050 en divisant les émissions de gaz à effet de serre (GES) par un facteur supérieur à six par rapport à 1990
  • Ajout d´un nouvel objectif intermédiaire (pour 2023) de réduction de la consommation énergétique finale, ce qui donne désormais :
    • -7% environ en 2023 (base 2012) [nouvel objectif],
    • -20% en 2030 (base 2012) [objectif inchangé],
    • -50% en 2050 (base 2012) [objectif inchangé] ;
  • Rehausse de l´objectif de réduction de la consommation énergétique primaire des énergies fossilesen 2030 de 30% à 40% (base 2012) ;
  • Rehausse de l´objectif de la part d´énergies renouvelables (EnR) de 32% de la consommation finale brute d´énergie en 2030 à « 33% au moins » ;
  • Report à 2035 (au lieu de 2025) de la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique

La loi Énergie et Climat comporte également la création de la loi quinquennale sur l´énergie et le climat (LPEC) qui devra fixer les grands objectifs de la Programmation pluriannuelle de l´énergie (PPE) et de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Cette nouvelle loi doit être publiée en 2023, puis tous les cinq ans.

La LPEC, la Programmation pluriannuelle de l´énergie (PPE), la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) formeront ainsi la stratégie française pour l´énergie et le climat (SFEC).

  • La Loi de Programmation sur l´Énergie et le Climat (LPEC) détermine les objectifs :
    • de réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
    • de réduction de la consommation énergétique finale (notamment pour la consommation énergétique primaire fossile) et les niveaux minimal et maximal des obligations d’économies d’énergie ;
    • de développement des énergies renouvelables (pour l’électricité, la chaleur, le carburant, le gaz) et de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone ;
    • de diversification du mix de production d’électricité ;
    • de rénovation énergétique dans le secteur du bâtiment ;
    • les objectifs permettant d’atteindre ou de maintenir l’autonomie énergétique dans les départements d’outre-mer.
  • La programmation pluriannuelle de l´énergie (PPE), outils de pilotage de la politique énergétique, fixe les priorités d´actions du gouvernement en matière d’énergie pour les dix années à venir, découpées en deux périodes de cinq ans. Cette programmation est actualisée tous les cinq ans (MTE 1). Elle traite de l´ensemble des énergies et de l´ensemble des piliers de la politique énergétique : maîtrise de la demande en énergie, promotion des énergies renouvelables, garantie de sécurité d’approvisionnement, maîtrise des coûts de l´énergie, développement équilibré des réseaux, etc.
  • La stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique (MTE 2). Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. Elle définit une trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 2050 et fixe des objectifs à court-moyen termes : les budgets carbone. Elle a deux ambitions : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. Les décideurs publics, à l’échelle nationale comme territoriale, doivent la prendre en compte.
  • Le plan national d´adaptation au changement climatique (PNACC) vise à mettre en œuvre les actions nécessaires pour adapter, d’ici 2050, les territoires de la France métropolitaine et outre-mer aux changements climatiques régionaux attendus (MTE 4). Ce plan concerne les différents secteurs d´activité. Le PNACC complète la SNBC en traitant du volet adaptation au changement climatique de la stratégie nationale sur le climat.

La PPE et la SNBC servent par ailleurs de base pour l´élaboration du plan national intégré énergie climat (PNIEC) que la France doit produire au niveau européen. La PPE, la SNBC et le PNIEC forment ainsi un ensemble cohérent qui s´appuient sur un scénario commun énergie-climat-air.

Selon l´annonce du Président de la République en février 2022, la nouvelle stratégie française de l´énergie s´appuiera sur deux piliers – les énergies renouvelables et le nucléaire. Plusieurs décisions ont été prises au sujet du nucléaire et du développement des énergies renouvelables (Gouvernement 2022).  Pour plus d´informations voir chapitre « Comparaison des mesures phares de la transition énergétique française et allemande ».

La trajectoire cible et les budgets de carbone

Dans les termes de l´Accord de Paris, la neutralité carbone est entendue comme l´atteinte de l´équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et le puits de carbone (zéro émissions nettes). Issu d´un exercice de modélisation prospective, la SNBC s´appuie sur un scénario d´atteinte de la neutralité carbone à l´horizon 2050, c´est-à-dire ne pas émettre davantage que ce qui est absorbé dans les puits de carbone (forêts, sols…). Comme le potentiel de ce puits de gaz à effet de serre (GES) est limité, cela revient à une réduction des émissions d´au moins 85% par rapport à 1990 pour atteindre un niveau d´émission autour de 80 Mt CO2éq en 2050.

Fig 1 Budget carbone_France
Figure 1 : évolution des émissions et des puits de gaz à effet de serre sur le territoire français entre 1990 et 2050 (en MtCO2eq) et budgets de carbone

A partir de cette trajectoire cible, la SNBC définit pour le territoire français des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les quinze prochaines années : budgets de carbone.  Ce sont des plafonds d´émissions à ne pas dépasser, exprimés en moyenne annuelle par période de 5 ans en millions de tonnes de CO2 équivalent. Ils sont déclinés par secteurs d´activité et par gaz à effet de serre. La figure 2 montre les budgets de carbone par secteur (MTE 2).

Fig 2 Budget carbone par secteur
Figure 2 : budgets de carbone 2019-2023, 2024-2028 et 2029-2033 par secteur

La réduction la plus importante est imposée aux secteurs du bâtiment et des transports.

Allemagne

La transition énergétique allemande est expliquée en détail en (Allemagne-Energies 1).

La Loi sur les énergies renouvelables (Erneuerbare-Energien-Gesetz, EEG), mise en place en 2000 et l´abandon du nucléaire acté en 2002 constituent des étapes importantes de la politique énergétique allemande.

La transition énergétique repose essentiellement sur le concept énergétique (Energiekonzept), une feuille de route à l´horizon 2050, publiée en 2010  (BMWi 2010). Ce concept définit pour la première fois les grandes orientations de la transition énergétique et fixe des objectifs quantitatifs, cf. (Allemagne Energies 1).

Le nucléaire devait encore bénéficier d´une prolongation de fonctionnement au titre de technologie de transition, avant que quelques mois plus tard, le gouvernement fasse marche arrière et accélère la sortie du nucléaire suite à l´accident de Fukushima (Allemagne Energies 3). Cette décision est appelée « Energiewende », le tournant énergétique.

La trajectoire cible de la Loi sur la Protection du Climat

Alors que le concept énergétique de 2010 prévoyait une réduction entre 80% et 95% des émissions de gaz à effet de serre d´ici 2050 par rapport à 1990, la Loi Fédérale sur la Protection du Climat, entrée en vigueur en 2019, vise la neutralité carbone à l´horizon de 2050.

Critiqué par la Cour Constitutionnelle Fédérale, le gouvernement a durci considérablement ses objectifs climatiques en 2021 (Allemagne Energies 2021a). L´avenant à la Loi sur la Protection du Climat, entré en vigueur fin août 2021, fixe la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 65% d´ici 2030 par rapport à 1990, contre 55% auparavant, puis à 88% d´ici 2040 avec l´intention d´atteindre la neutralité carbone en 2045, soit cinq ans plus tôt qu´initialement prévu. Selon la Loi, les émissions résiduelles seront compensées via des puits de gaz à effet de serre dont le potentiel est estimé à au moins 40 Mt CO2éq en 2045, cf. figure 3. Des émissions négatives doivent être atteintes pour la période post 2050.

Fig 3 objectif neutralite carbone_DE
Figure 3 : évolution des émissions et des puits de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire allemand entre 1990 et 2045 selon la Loi sur la Protection du Climat, prévisions à partir de 2022 (UBA 1)

Entre 1990 et 2022 la baisse annuelle des émissions s´élève à environ 15 MtCO2éq. Entre 2022 et 2030 la réduction annuelle doit presque tripler pour atteindre l´objectif intermédiaire de 438 MtCO2éq en 2030.

La Loi sur la Protection du Climat fixe des objectifs en matière d´émissions de gaz à effet de serre pour chaque année et pour chaque secteur économique à l´horizon de 2030. La part la plus importante des réductions supplémentaires sera supportée par le secteur énergétique et celui de l´industrie, cf. figure 4

Fig 4 emission carbone par secteur_DE
Figure 4 : objectif de réduction des GES entre 2022 et 2030 par secteur selon la Loi sur la Protection du Climat (hors puits carbone)

Comparaison des mesures phares de la transition énergétique française et allemande

La figure 5 expose les mesures phares actuellement connues du « Tournant Énergétique » allemand et de la transition énergétique française.

Fig 5 Les mesures phares de la transition énergétique 6_2022
Figure 5 : mesures phares de la transition énergétique France vs. Allemagne

Lutte contre le réchauffement climatique

Après une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à 1990 visée par la Commission européenne dans le paquet législatif sur le climat et l´énergie pour 2020, il est maintenant prévu d´atteindre la neutralité carbone à l´horizon de 2050 et, comme objectif intermédiaire, réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d´au moins 55% d´ici 2030 (voir plus haut).

La France vise la neutralité carbone d´ici 2050 (voir plus haut). Comme étape intermédiaire, la France s´est engagée actuellement sur une réduction de 40% d´ici 2030.

L´Allemagne vise une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 65% d´ici 2030 par rapport à 1990 et la neutralité carbone d´ici 2045 (zéro émission nette). L´objectif est de parvenir à des émissions négatives après 2050.

Part des énergies renouvelables à la consommation d´énergie finale

L´objectif de 2030 au niveau européen est actuellement de 32% (directive (UE) 2018/2021 du 11 décembre 2018). La Commission européenne ambitionne de porter l´objectif à 42,5% minimum dans la consommation d´énergie finale d´ici 2030 (CE 2023). Cet objectif s´accompagne d´un niveau-cible « indicatif » de 45% que les États s´efforceront d´atteindre.

La France vise actuellement une part d´au moins 33% d´énergies renouvelables dans la consommation finale brute en 2030 (Légifrance 1). Pour parvenir à cet objectif, les énergies renouvelables doivent représenter au moins 40% de la production d´électricité, 38% de la consommation finale de chaleur, 15% de la consommation finale de carburant et 10% de la consommation de gaz.

L´Allemagne vise actuellement une part de 30% dans la consommation finale brute à l´horizon de 2030. Pour parvenir à cet objectif, les énergies renouvelables doivent représenter 80% de la consommation brute d´électricité, 50% de la consommation finale de chaleur et de 32% dans le secteur des transports (Allemagne Energies 2). L´objectif de 2030 est susceptible d´être révisé.

Les deux pays ont adopté en 2020 des plans de déploiement national de l´hydrogène en faisant émerger une filière d´électrolyseurs (Allemagne Energies 1, Bercy 2020). L´hydrogène en tant que « vecteur énergétique » devrait être utilisé dans un premier temps là où il n´existe actuellement aucune alternative aux combustibles fossiles.

Part des énergies renouvelables dans la consommation d´électricité

La France s´est fixé l´objectif de 40% d´énergies renouvelables électriques dans la production nationale en 2030 (Légifrance 1). Les principales filières bénéficiant de cette évolution sont le photovoltaïque et l´éolien.

Selon l´annonce du Président français en février 2022, il est prévu de développer massivement les énergies renouvelables :

  • le solaire : multiplier par dix ses capacités de production, et dépasser les 100 GW d´ici 2050 ;
  • l´éolien en mer : créer une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Objectif : 40 GW en service en 2050 ;
  • l´éolien terrestre : le développement continuera à raison d´une stratégie raisonnable et progressive. Object : doublement de la puissance actuellement installée (18,2 GW) d´ici 2050 – les maires auront la liberté de décider là où l´implantation d´éoliennes sera permise et pourront bénéficier d´avantages fiscaux liés à ces éoliennes.

Pour plus de détails voir (Gouvernement 2022).

L´Allemagne met l´accent sur l´augmentation de la part des énergies renouvelables dans le secteur de l´électricité, notamment en utilisant la technologie de l´éolien et du photovoltaïque (Allemagne-Energies 2).

Le nouveau gouvernement allemand en fonction depuis décembre 2021 veut donner un nouveau rythme à la transition énergétique (Allemagne Energies 2021b). L´accord de coalition du nouveau gouvernement vise une part de 80% dans la consommation brute d´électricité d´ici 2030. L´avenant à la Loi sur les Énergies Renouvelables du secteur électrique 2023 table sur une production nationale d´électricité quasiment neutre en carbone dès 2035, c´est-à-dire qu´elle doit être presque entièrement assurée par des énergies renouvelables (Allemagne Energies 2022a).

Réduction de la consommation énergétique grâce à l´amélioration de l´efficacité énergétique

La réduction de la consommation grâce à l´efficacité énergétique est un pilier majeur de la politique énergétique de l´UE.

La Commission propose dans son plan REPowerEU (voir plus haut) des ambitions accrues en matière d´économies d´énergie, en relevant à 13% l´objectif d´efficacité énergétique d´ici 2030 par rapport à 2020. Le paquet climatique « Ajustement à l´objectif 55 » visait encore un objectif de 9 % par rapport à 2020 (soit des réductions de 39 % de la consommation brute d´énergie primaire et de 36 % de la consommation finale brute d´énergie, par rapport aux projections pour 2030 du scénario de référence de 2007).

La France s´est fixé actuellement comme objectif une réduction de 20% de la consommation finale d´énergie d´ici 2030 et de 50% à l´horizon de 2050 par rapport à 2012 (MTE 1).

L´Allemagne a fixé actuellement comme objectif une réduction de la consommation énergétique primaire de 30% d´ici 2030 et de 50% à l´horizon de 2045 par rapport à 2008.

Nucléaire et charbon

Les objectifs pour les centrales nucléaires et au charbon sont un choix purement national.

Selon la loi d´août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, la capacité nucléaire installée en France est plafonnée à 63,2 GW (Légifrance 1). L´objectif initial de la France de réduire la part du nucléaire à 50% (contre environ 70% aujourd’hui) dans le mix électrique français dès 2025 a été reconnu comme irréaliste par le pouvoir politique. La loi Énergie-Climat de 2019 a fixé comme objectif de porter à 50% la part de l´énergie nucléaire dans le mix de production électrique français à l´horizon 2035 (voir plus haut). Pour atteindre cet objectif, la PPE publiée en 2020 (MTE 1) prévoit d´arrêter 14 réacteurs nucléaires d´ici à 2035 (en incluant les 2 tranches de la centrale de Fessenheim déjà arrêtées en février et juin 2020).

Suite à l´annonce du Président français en février 2022, plusieurs décisions ont été prises dans le secteur du nucléaire.

S´agissant du parc existant :

  • plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l’avenir, sauf pour des raison de sûreté.
  • le prolongement au-delà de 50 ans de la durée de vie de tous les réacteurs actuellement en service.

S´agissant du programme de construction de nouveaux réacteurs nucléaires :

  • 6 EPR2 seront construits d´ici 2050. Le chantier du premier réacteur débutera en 2028, pour une mise en service prévue en 2035.  De plus, des études seront lancées pour la construction de 8 autres réacteurs EPR2.

En parallèle, le Président de la République a annoncé un programme financé à hauteur de 1 Md€ pour faire émerger de nouveaux types de réacteurs. Objectif : une capacité de production supplémentaire de 25 GW d’ici 2050.

Le Projet de loi relatif à l´accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes a été adopté par le conseil des ministres en novembre 2022 (Légifrance 2023).

Concernant les centrales à charbon, l´objectif de la France est selon la PPE d´arrêter les dernières centrales électriques fonctionnant exclusivement au charbon d´ici 2022 ou d´accompagner leur évolution vers des solutions moins carbonées. Les incertitudes énergétiques liées à la guerre en Ukraine pourraient conduire à la prolongation ou la réactivation temporaire de certaines centrales à charbon.

Le gouvernement allemand avait décidé en 2011 l´abandon définitif du nucléaire d´ici 2022, suite à la frénésie médiatique provoquée par l´accident de Fukushima. Face à la menace d´une pénurie d´énergie l´hiver 2022/23, née de la guerre en Ukraine, les trois centrales nucléaires encore en service ont été prolongées jusqu´au 15 avril 2023 alors qu´elles devaient être initialement fermées au plus tard le 31 décembre 2022, cf. (Allemagne Energies 3).

Selon la loi de sortie des centrales à houille et à lignite, entrée en vigueur en août 2020, l´Allemagne vise un abandon de ces centrales au plus tard en 2038 avec deux étapes intermédiaires : réduction d´ici fin 2022 de la puissance nette des centrales au réseau à 30 GW, à 17 GW au 1er avril 2030 et à zéro GW au plus tard à la fin 2038.

La nouvelle coalition veut avancer la date de sortie du charbon à 2030 « dans l´idéal » (Allemagne Energies 2021b). Face à la menace d´une pénurie d´énergie le gouvernement a décidé la prolongation ou la réactivation des centrales à houille, lignite et fioul en réserve jusqu´au printemps 2024, tout en maintenant l´objectif de l´abandon du charbon en 2030 (Allemagne Energies 2022c).

Comparaison des situations énergétiques

Conscients de ces enjeux, les deux pays ont engagé des échanges approfondis sur l´évolution de leur mix énergétique afin de partager les perspectives de développement et leurs impacts respectifs.

Dans ce cadre, il est apparu utile d´analyser les principales caractéristiques énergétiques des deux pays. Plusieurs publications ont été consacrées à ce sujet dans le passé, voir à titre d´exemple les références (CDE 2011, 2014; Gama 2016; OIE 2014, 2016).

Le présent texte utilise les tableaux d´Eurostat, l´office statistique de l´Union européenne.

Consommation énergétique

Considérée en valeur absolue, la consommation finale d´énergie en Allemagne est historiquement plus élevée qu´en France métropolitaine, ce qui s´explique entre autres par une population plus élevée en Allemagne (~ 83 millions d´habitants en Allemagne contre ~ 68 millions en France selon Eurostat, tableau TPS00001) et une différence de la température moyenne calculée sur 30 ans (1991-2020) de 3,6°C (12,9 °C en France contre 9,3 °C en Allemagne).

La figure 6 montre la répartition de la consommation d´énergie finale par produit. Après une année 2020 atypique du fait de la crise sanitaire, la reprise économique s´est traduite par un rebond de la consommation énergétique.  

Fig 6 Conso energie finale 2021 par produit
Figure 6 : consommation finale d´énergie par produit en 2021 en France métropolitaine et en Allemagne (Eurostat, tableau TEN00123)

Les plus grands écarts sont observés au niveau de la consommation de gaz (différence 8 points), plus élevée en Allemagne et d´électricité (différence 6 points), plus élevée en France. Une des raisons est le plus grand recours à l´électricité comme énergie de chauffage en France, alors qu´en Allemagne on se chauffe majoritairement au gaz et au fioul.

La figure 7 montre la répartition par secteur de la consommation finale d´énergie.

Fig 7 Conso energie finale 2021 par secteur
Figure 7 : consommation finale d´énergie par secteur en 2021 en France métropolitaine et en Allemagne (Eurostat, tableau TEN00124)

En raison du poids économique du secteur industriel outre-Rhin, on note un écart important (différence 8 points) dans ce secteur sur la consommation d´énergie.

Le secteur des transports a une part plus élevée (différence 5 points) en France qu´en Allemagne, une des raisons étant la superficie plus grande du territoire français.

Production et consommation d´électricité

Les marchés électriques français et allemand sont les deux plus importants d´Europe, représentant à eux seuls plus de 40 % de la production nette de l´électricité au sein de l´Union Européenne (27 pays) en 2021 selon Eurostat (tableau NRG_IND_PEH).

Historiquement les deux pays n´ont pas fait les mêmes choix de moyens de production d´électricité : alors que la France a choisi d´orienter son appareil de production vers la technologie nucléaire dès les années 1970, l´Allemagne a privilégié les sources de production fossiles.

Depuis les années 2000, l´Allemagne a commencé à développer massivement les technologies renouvelables de production électrique (notamment solaire et éolien). En France aussi, la transition du système électrique s´est poursuivie avec une augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix électrique. Presque la moitié de la production renouvelable en France provient de l´hydraulique, le territoire français disposant d´un avantage physique évident.

Le mix électrique français, largement dominé par le nucléaire et les renouvelables, est l´un des plus décarbonés d´Europe en dépit d´une baisse du volume de production décarbonée exceptionnelle en 2022 suite à la faible disponibilité du parc nucléaire et de l´hydraulique. La production d´électricité en France a été assurée à environ 88% par des sources décarbonées contre seulement 52% en Allemagne. Le charbon (houille et lignite) reste toujours une source importante de production d´électricité outre-Rhin malgré un recul notable au cours de la dernière décennie.

Fig 8_Elec production nette 2022 neu
Figure 8 : production nette d´électricité en 2022 en France métropolitaine et en Allemagne

La production nette d´électricité en France atteint 445 TWh en 2022, soit son plus bas niveau depuis 1992 et un effondrement de 15% par rapport à 2021 (RTE 1).

Cette chute majeure de production est directement liée à la baisse historique de production nucléaire et hydraulique en France :

  • le parc nucléaire a produit 279 TWh, soit un recule de 82 TWh par rapport à 2021. La disponibilité s´est située à un niveau historiquement faible (54% en moyenne en 2022, contre 73% en moyenne entre 2015 et 2019). Ceci s´explique d´une part par le grand nombre d´arrêts prévus pour maintenance des réacteurs et pour des quatrièmes visites décennales des réacteurs les plus anciens, et d´autre part par des indisponibilités fortuites pour des contrôles liés au phénomène de corrosion sous contrainte découvert sur les réacteurs les plus récents
  • la production hydraulique a baissé de 12 TWh et atteint son plus bas niveau depuis 1976 en raison des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches. Malgré cela, l´hydroélectricité est restée avec 49,6 TWh produits en 2022 la deuxième filière productrice d´électricité en France derrière le nucléaire.

Cette baisse de la production nucléaire et hydraulique n´a été qu´en partie compensée par l´augmentation de la production à partir du gaz et par la croissance de la production solaire et éolienne.

Dans le contexte de baisse de la consommation liée à la crise énergétique, aux efforts en faveur des économies d´énergie et des conditions climatiques anormalement chaudes, la consommation brute atteint 453 TWh, soit près de 4 % de moins qu´en 2021. Corrigée des aléas météorologiques et des effets calendaires, la consommation d´électricité s´est élevée en à 459 TWh, soit une baisse de 1,7% par rapport à 2021 (RTE 1).

En Allemagne, la production nette d´électricité a diminué à 545 TWh soit 1,2 % de moins qu´en 2021 (AGEB ; UBA 2 ; Allemagne Energies 2023).

La tendance à la hausse des prix du gaz naturel, déjà perceptible depuis la mi-2021, s´est renforcée de manière significative avec la guerre en Ukraine. Cela a entraîné des changements dans le mix électrique : la part de la production d´électricité à partir du gaz baisse à 14% (2021 : 16%), en revanche la part du couple lignite/houille augmente à 31% contre 27% en 2021. Cela s´explique en partie par la réactivation courant 2022 des centrales à charbon en réserve. La part du nucléaire baisse à 6% contre 12% en 2021 suite à la fermeture programmée de 4 GW de capacités nucléaires fin 2021. Les centrales nucléaires allemandes ont produit environ 33 TWh, soit presque 50% de moins qu´en 2021 (65 TWh).

Grâce aux bonnes conditions météorologiques, les filières renouvelables marquent une production record avec environ 248 TWh (2021 : 227 TWh). Leur part représente presque 46% de la production nette d´électricité en 2022 contre 41% en 2021. Le nombre élevé d´heures d´ensoleillement sur l´ensemble de l´année et la forte production des éoliennes en janvier et février 2022 ont largement contribué à cette hausse.

La consommation nationale brute s´établit à 549 TWh soit environ 3% de moins par rapport à l´année précédente suite aux tendances conjoncturelles au ralentissement et les effets de la hausse des prix liée à la crise énergétique (Allemagne Energies 2023).

Puissance installée du parc de production d´électricité

L´Allemagne exploite actuellement deux parcs de production en parallèle, d´une puissance totale d´environ 246 GW fin 2022 dont 134 GW sont des sources intermittentes (éolien, solaire). La pointe de consommation se situe autour de 82 GW en cas de vague de froid décennale (Allemagne Energies 2023 ; BNetzA 2).

En 2022, le parc nucléaire et thermique à flamme dispose d´un total de 87 GW y compris les centrales en réserve stratégique, cf. figure 9 (à droite).

Fig 9_Puissance installee 2022
Figure 9 : puissance électrique installée fin 2022 en France métropolitaine et en Allemagne

A gauche sur la figure 9, la puissance installée en France d´environ 144 GW (RTE 1) dont 37 GW sont des sources intermittentes (éolien, solaire). Avec 5 GW installés en 2022, le record de mise en service d´installations renouvelables a été battu.

La pointe se situe autour de 101 GW en cas de vague de froid décennale (102 GW pour le pic historique en février 2012).

La garantie de la sécurité d´approvisionnement lors des épisodes de faible production d´éolien et de photovoltaïque exigera une vigilance accrue dans l´avenir notamment en Allemagne après abandon prévu du nucléaire en avril 2023 et du charbon/lignite à partir de 2030 (Allemagne Energies 1).

Prix de l´électricité et échanges transfrontaliers

Prix spot sur le marché journalier

La crise énergétique liée à la situation internationale s’est traduite par une augmentation sans précédent des prix des combustibles fossiles (gaz et charbon) et de l’électricité en Europe. Ceci a fait suite à une période déjà tendue sur la fin de l´année 2021, quand la reprise économique en sortie de crise sanitaire avait entraîné une tension sur les prix des hydrocarbures (gaz, pétrole) et in fine sur les prix de l´électricité. 

La figure 10 compare depuis 2016 la moyenne annuelle des prix du marché journalier de l´électricité (dit « prix spot day-ahead », les prix sont fixés la veille pour les 24 heures du lendemain). On note dans la zone Allemagne/Luxembourg des prix de gros en général plus bas qu´en France.

Fig 10 _Phelix Day_Base 2016_2022
Figure 10 : Moyenne annuelle des prix constatés sur le marché journalier de l´électricité (Après la séparation du marché commun de l´électricité entre l´Autriche et l´Allemagne, seul le prix de gros pour la zone Allemagne/Luxembourg s´applique à partir d´octobre 2018)

En France, le prix de gros du marché journalier de l´électricité atteint 276 €/MWh en moyenne en 2022 contre 109 €/MWh en 2021 (RTE 1). Les prix français du marché de gros, particulièrement affectés par la production du parc nucléaire et de l´hydraulique historiquement basse, ont été en 2022 supérieurs à la plupart de ceux des pays voisins. Les prix les plus élevés ont été atteints au cours de l´été (612 €/MWh en moyenne lors de la semaine du 22 août), lorsque la production nucléaire et hydraulique était la plus faible.

En Allemagne la moyenne annuelle du prix du marché journalier dans la zone Allemagne/Luxembourg a plus que doublé en 2022 par rapport à 2021 en passant à 235 €/MWh (Allemagne Energies 2023 ; BNetzA 3). Le prix de gros a dépassé les 300 €/MWh en juillet et en septembre et a même atteint 465 €/MWh en août en moyenne.

La hausse du prix est liée à plusieurs facteurs : la flambée du coût des quotas de CO2 (le prix moyen a augmenté d´environ 50% en 2022 par rapport à 2021), mais aussi la forte montée du prix du gaz naturel, largement tributaire de la politique russe de livraison de gaz vers l´Allemagne et l´Europe.

Épisodes de prix négatifs

Les prix négatifs sont des épisodes rares mais qui peuvent notamment survenir lors des creux de consommation (nuit, jour férié, week-end etc.), en raison de capacités de production difficilement modulables ou intermittentes (éolien, solaire). En effet, il peut être plus coûteux pour un producteur d´arrêter puis de redémarrer une production peu flexible que d’accepter des prix négatifs pendant un certain temps. On observe principalement des prix négatifs lorsque les productions renouvelables intermittentes couvrent une part importante de la consommation, ce qui est plus souvent observé en Allemagne. 

La figure 11 compare le nombre de pas horaires avec des prix négatifs entre l´Allemagne et la France dans la période de 2011 à 2021.

Fig 11_prix negatifs
Figure 11 : nombre de pas horaires avec des prix négatifs en France et en Allemagne

Depuis 2011 le nombre de pas horaires avec des prix négatifs tend à la hausse, avec un record en 2020 avec près de 300 pas horaires en Allemagne (Allemagne Energies 2023) et 102 pas horaires en France (RTE 1). La situation atypique en 2020 du fait de la crise sanitaire a entraîné cette hausse.

A partir de 2021 le nombre de pas horaires a diminué de plus de la moitié en Allemagne. Une tendance similaire est constatée en France – avec un nombre de pas horaires nettement plus bas (RTE 1).

En 2022, la baisse se poursuit en Allemagne. Le nombre de pas horaires avec des prix négatifs a reculé à nouveau de moitié par rapport à 2021 (Allemagne Energies 2023).

Il convient toutefois de noter que la valeur du marché des prix négatifs est dérisoire par rapport au montant global négocié à la bourse.

Importation et exportation d´électricité

On distingue les échanges commerciaux et les échanges physiques entre deux pays.

Les échanges commerciaux sont le résultat de transactions commerciales (opérations de vente ou d´achat d´électricité) directement entre les acteurs économiques ou en bourse. Le flux d´électricité associé à l´échange commercial entre la France et l´Allemagne ne passe pas nécessairement sur les lignes d´interconnexion entre l´Allemagne et la France. Il sera distribué à travers de multiples frontières, en fonction des caractéristiques du réseau. Les flux d´électricité associés pourront ainsi transiter par des lignes frontières d´autres pays limitrophes.

Les échanges physiques rendent compte quant à eux des flux d´électricité qui transitent réellement sur les lignes d´interconnexion reliant directement les deux pays.

Pour un pays donné, le solde total des échanges physiques et contractuels devrait, dans l´idéal, être le même. Il convient toutefois de noter qu´en raison de la situation centrale de l´Allemagne en Europe, une certaine partie des flux physiques transfrontaliers sont des flux de transit et des flux en boucle.

L´importation ou l´exportation de l´électricité dépendent non seulement de la disponibilité des moyens de production, mais aussi des écarts de prix sur le marché de gros avec les autres pays.  Il est parfois plus judicieux économiquement d´importer de l´électricité plutôt que d´activer des moyens de production plus coûteux sur le territoire. L´Allemagne pourrait se retrouver ainsi en situation d´import sans pour autant être à court de moyen de production. Ceci est vrai également des autres pays quand l´Allemagne exporte. Grâce au marché commun, les prix s´égalisent. Les différences de prix subsistent toujours lorsqu´il existe des goulots d´étranglement au niveau de la capacité des interconnexions.

La France et l´Allemagne ont été parmi les pays les plus exportateurs ces dernières années. La figure 12 montre l´évolution des soldes des échanges commerciaux de la France et de l´Allemagne (Allemagne Energies 2023 ; RTE 1).

En 2022, le solde exportateur de l´Allemagne a augmenté à 28,1 TWh (2021 : 18,6 TWh) en hausse pour la première fois depuis 2017. Les principales raisons sont la production d´électricité temporairement excédentaire à partir des filières renouvelables en Allemagne ainsi que la production d´électricité à un niveau historiquement faible en France nécessitant des importations accrues de ses deux voisins de la région CWE (Central Western Europe devenue région Core depuis juin 2022), la Belgique et l´Allemagne.

En 2022, la France a importé plus d´électricité qu´elle en a exporté pour la première fois depuis 1980, avec un solde importateur net de 16,5 TWh (RTE 1). L´année écoulée a été marquée par des fortes tensions sur le parc de production français (cf. partie « Production et consommation d´électricité ») qui ont rendu nécessaire un recours conséquent aux importations en particulier pendant l´été, période durant laquelle la France est habituellement fortement exportatrice.

La France a été notamment fortement importatrice vis-à-vis de ses voisins de la région CWE avec un solde importateur net de 27,4 TWh soit presque un triplement par rapport à 2021 (~10 TWh). En revanche elle est restée en 2022 très largement exportatrice sur les frontières italienne et suisse (RTE 1).

Fig 12 echanges frontaliers 2022
Figure 12 : évolution des soldes des échanges d´électricité de la France et de l´Allemagne

La figure 13 présente les échanges physiques et commerciaux entre l´Allemagne et la France en 2022 selon le site SMARD du régulateur allemand (BNetzA 3).

Fig 13 echanges frontaliers 2022 SMARD BnetzA
Figure 13 : flux physiques et commerciaux d´électricité entre l´Allemagne et la France en 2022

En 2022, le solde exportateur des échanges physiques (5,4 TWh) et des échanges commerciaux (15,3 TWh) est en faveur de l´Allemagne. Compte tenu du solde importateur net de 27,4 TWh de la France vis-à-vis de ses voisins de la région CWE, la Belgique et l´Allemagne, cela signifie que l´Allemagne a contribué pour un peu plus de la moitié et qu´un grand volume de l´électricité exportée vers la France n´a pas transité directement par la frontière franco-allemande.

Selon le dernier rapport monitoring de l´Agence Fédérale des Réseaux (BNetzA 1), la capacité d´exportation de la France vers l´Allemagne s´élève en 2021 à 5,3 GW (+10% par rapport à 2020) et de l´Allemagne vers la France à 6,1 GW (+5% par rapport à 2020).

Comparaison des coûts de l´électricité  

Prix de l´électricité pour un site industriel

Les régimes fiscaux dérogatoires pour les industriels, tant en France qu´en Allemagne, rendent la comparaison du prix du kWh plus difficile pour ces consommateurs. La figure 14 montre à titre d´exemple les prix du kWh  pour les sites industriels moyens en Europe (27 pays) avec une consommation annuelle entre 20 et 70 GWh hors TVA et autres taxes et prélèvements récupérables (Eurostat).

Fig 14 prix Kwh_industrie hors taxes S1 2022
Figure 14 : prix de l´électricité pour un site industriel moyen au 1er semestre 2022 en cts€/kWh, hors TVA et autres taxes et prélèvements récupérables (Eurostat, NRG_PC_205)

Les sites industriels moyens allemands ont payé au 1er semestre 2022 leur électricité environ 57% plus cher que leurs homologues français. Cependant, cette comparaison d´Eurostat masque une grande hétérogénéité et ne tient pas compte de toutes les particularités des régimes spéciaux dérogatoires accordés (BNetzA 1).

La figure 15 montre à titre d´exemple le prix du kWh, toutes taxes et prélèvements compris, des sites industriels en France, en Allemagne et en Europe (27 pays) pour différentes tranches de consommation (Eurostat).

Fig 15 prix PME France_Allemagne_UE_S1_2022
Figure 15 : prix de l´électricité, en cts€/kWh, pour des sites industriels en fonction de la tranche de consommation annuelle au 1er semestre 2022 en France, en Allemagne et en UE (27 pays), toutes taxes et prélèvements compris (Eurostat, NRG_PC_205)

Au premier semestre 2022 la charge de soutien aux énergies renouvelables a été partiellement subventionnée par les États français et allemand, ce qui rend la comparaison des prix de l´électricité plus difficile (voir plus loin). En raison d´une part « fiscalité » encore élevée au 1er semestre 2022, les entreprises allemandes ont payé l´électricité nettement plus cher que leurs homologues français dans toutes les tranches de consommation et notamment des tranches à forte consommation.

Pour atténuer l´impact de la flambée du prix de l´électricité, née de la guerre en Ukraine, la charge de soutien a été complètement supprimée à partir du 1er juillet 2022 en Allemagne. Elle est entièrement financée par l´Etat.

De plus le Parlement (Bundestag) et le Conseil Fédéral (Bundesrat) ont donné leur feu vert mi-décembre 2022 pour un bouclier tarifaire sur les prix de l´électricité à partir du 1er janvier 2023 et jusqu´à fin avril 2024, cf. (Allemagne Energies 2022c).

Les ménages et PME (consommation annuelle ≤ 30 MWh) bénéficieront d´un plafonnement à 40 cts€/kWh du prix de l´électricité (toutes taxes et prélèvements compris) pour 80 % de leur consommation annuelle. Au-delà, ils paieront leur électricité au prix du marché.

Les clients industriels (consommation annuelle > 30 MWh) bénéficieront d´une mesure adaptée et paieront 13 cts€/kWh (hors TVA et autres taxes et prélèvements récupérables), sur un volume représentant 70% de leur consommation. Au-delà, ils paieront leur électricité au prix du marché.

La consommation annuelle d´électricité est estimée soit sur la consommation pronostiquée soit sur la consommation de l´année 2021.

Le bouclier tarifaire est pris en charge par l´Etat. Une partie sera financée par prélèvement des bénéfices exceptionnels des producteurs d´électricité conformément au règlement (UE) 2022/1854 sur une intervention d´urgence pour faire face aux prix élevés de l´énergie, adopté en octobre 2022 par le Conseil de l´Union Européenne (voir plus haut).

Prix de l´électricité pour les ménages

Le prix du kWh payé par le ménage allemand de taille moyenne est en 2021 le plus élevé d´Europe (voir figure 16). Le prix du kWh peut légèrement varier selon le type de tarification souscrite sans toutefois mettre en cause le classement de l´Allemagne à l´échelle européenne.

Fig 16_prix kWh menages 2021
Figure 16 : prix de l´électricité pour les ménages de taille moyenne en 2021 en cts€/kWh (Eurostat, tableau TEN00117)

La figure 17 montre à partir de 2000 l´évolution du prix national moyen de l´électricité, taxes et tous prélèvements compris en eurocents par kWh, des ménages de taille moyenne en France et en Allemagne (Eurostat).

Fig 17_Evolution du prix moyen de l´électricité des ménages F_D 2001_2021
Figure 17 : évolution du prix national de l´électricité (taxes et tous prélèvements compris) des ménages de taille moyenne en France et en Allemagne en 2021 (Eurostat, tableau TEN00117)

Le prix de l´électricité entre la France et Allemagne est influencé par les composants de la fiscalité. Le fait que la charge de soutien aux énergies renouvelables est partiellement subventionnée par les États rend la comparaison des prix de l´électricité entre les deux pays plus difficile.

La figure 18 montre les composants du prix du kWh en France et en Allemagne :

  • La part « fourniture » comprenant les coûts de commercialisation du fournisseur et ses coûts d´approvisionnement en énergie sur le marché de l´électricité ou via ses propres moyens de production,
  • La part « acheminement » (transport et distribution) correspondant principalement au tarif d´utilisation du réseau et
  • La part « fiscalité », composée des taxes et contributions diverses.

La plus grande différence réside dans la part « fiscalité » dont la charge de soutien aux énergies renouvelables fait partie (Eurostat).

Fig 18 decomposition prix menage France_Allemagne 2020
Figure 18 : Composants des prix de l´électricité des ménages de taille moyenne en France et en Allemagne en 2022 (Eurostat, tableau NRG_PC_204_C)

Suite à la suppression de la charge de soutien aux énergies renouvelable en Allemagne (voir plus loin) la part « fiscalité » a diminué pour le consommateur allemand à partir de 2022 à 35% contre 51% en 2021. En revanche la part « fourniture » a fortement augmente dans les deux pays face à la crise énergétique.

Charge de soutien aux énergies renouvelables électriques

En France, la charge de soutien aux énergies renouvelables électriques fait partie de la taxe intérieure sur la consommation finale d´électricité (TICFE) également nommée la « Contribution au Service Public de l´Electricité » ou CSPE. Le montant unitaire de la TICFE / CSPE est fixé par voie législative. La TICFE/CSPE a été étendue à l´ensemble des consommations d´électricité. Les consommations des clients professionnels électro-intensifs peuvent bénéficier comme en Allemagne, sous certaines conditions, d´exonération ou de tarifs réduits (EDF 2023).

En Allemagne, la Loi sur les Énergies Renouvelables prévoyait une contribution pesant sur la consommation d´électricité : la charge de soutien aux énergies renouvelables électriques, appelée « EEG – Umlage », visait à soutenir le développement des énergies renouvelables dans le secteur électrique (BMWi 1). La charge de soutien fut entièrement répercutée au consommateur avec un montant toutefois réduit pour l´industrie électro-intensive.

La figure 19 montre les évolutions des charges de soutien en €/MWh en France et en Allemagne hors TVA.

Fig 19 charges de soutien et tarifs 2010_2023
Figure 19 : historique des charges de soutien aux énergies renouvelables électriques pour les ménages et assimilés en France et en Allemagne

Ayant fortement augmenté dans le passé, le montant de la CSPE fut plafonné en France à partir de 2016 à 22,5 €/MWh (CDE 2017b). Par la Loi de Finances pour 2022 le montant fut baissé à son minimum, déterminé par le droit européen, applicable à compter du 1er février 2022. Ce bouclier tarifaire avait pour vocation de limiter l´augmentation du prix de l´électricité.

La loi de finances pour 2023 a prolongé l´application du bouclier tarifaire, et ce, jusqu´au 31 janvier 2024 (EDF 2023). Dans la continuité du bouclier tarifaire de 2022, les tarifs de la TICFE/CSPE sont fixés à compter du 1er février 2023 à 0,5 €/MWh pour les entreprises (électricité fournie sous une puissance supérieure à 36 kVA) et à 1 €/MWh pour les autres personnes (ménages et assimilées y compris les entreprises si l’électricité est fournie sous une puissance inférieure ou égale à 36 kVA).

En Allemagne, le développement massif des énergies renouvelables, associé à des prix du marché de gros en recul, a majoré depuis 2010 d´une façon fulgurante la charge de soutien aux énergies renouvelables, cf. figure 19.

La mise en place des mécanismes de complément de rémunération et notamment des appels d´offres en 2017 avait pour but de limiter la tendance haussière de la charge de soutien et du prix du kWh en Allemagne devenu parmi les plus élevés d´Europe (voir plus haut).

Suite à une stagnation persistante de la charge de soutien à un niveau élevé, le gouvernement allemand avait décidé de la subventionner partiellement à partir de 2021.

La situation avait à nouveau changé en 2022. La crise énergétique née de la guerre en Ukraine a conduit à une augmentation sans précédent des prix de l´électricité. Pour soutenir les ménages et les entreprises et atténuer la hausse du prix de l´électricité, le gouvernement allemand avait décidé que le Fonds spécial pour le climat et la transformation financerait seul le soutien des énergies renouvelables à partir du 1er juillet 2022 (Allemagne Energies 2).

Facture de l´énergie des ménages

La figure 20 compare par combustible la consommation finale d´énergie des ménages en France et en Allemagne. Selon Eurostat, la consommation finale couvre la consommation d´énergie des ménages (logements individuels, appartements, etc.) pour le chauffage des locaux, le chauffage de l´eau, le refroidissement, la cuisine ainsi que la consommation d´électricité par divers appareils électriques. L´électricité autoproduite est incluse et compte comme consommation d´électricité (Eurostat).

Fig 20 Conso finale d´énergie des ménages par combustible_2021
Figure 20 : consommation finale d´énergie des ménages par type de carburant en 2021 (Eurostat, tableau TEN00125)

Les ménages en France consomment plus d´électricité (différence 19 points) que les ménages outre Rhin. La différence provient notamment du suréquipement des ménages français en convecteurs électriques, un choix que n´a pas fait l´Allemagne. Les ménages allemands utilisent majoritairement le chauffage au gaz (différence 14 points) et au fioul ainsi que le chauffage à distance, plus utilisé qu´en France.

Eurostat publie un indicateur qui mesure le pourcentage de la population incapable de maintenir une température adéquate dans le logement par statut de pauvreté, cf. figure 21.

Fig 21 pauvrete 2021
Figure 21 : pourcentage de la population en France et en Allemagne, incapable de maintenir une température adéquate dans le logement par statut de pauvreté, tableau Eurostat SDG_07_60

Jusqu´à 2019 ce pourcentage était en Allemagne toujours inférieur à celui de la France. En 2020 une rupture de série du taux de pauvreté en Allemagne est observée. Les raisons ne sont pas données par l´Eurostat, une influence de la crise économique et sociale engendrée par la pandémie de Covid-19 n´est pas à exclure. En revanche, le pourcentage de la population française qui se trouve dans une situation d´incapacité forcée à chauffer convenablement son domicile se maintient au niveau de 6% depuis 2019.

Bilan d´étape en France et en Allemagne par rapport aux objectifs de l´UE  

La Commission européenne a fixé des objectifs en matière d´énergie et de climat de l´UE pour 2020 et à l´horizon de 2030, cf. chapitre « Objectifs et stratégies climatiques de l´Union Européenne (UE) ».

Il est intéressant de comparer l´état de mise en œuvre de ces objectifs quantitatifs pour les deux pays. Les données ont été principalement extraites des tableaux Eurostat (Eurostat).

Réduction des émissions de gaz à effet de serre

L´UE s´est engagées à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d´au moins 55 % d´ici 2030 par rapport à 1990.

La France vise actuellement une réduction de 40% d´ici 2030 par rapport à 1990. L´Allemagne compte réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65% d´ici 2030 par rapport à 1990.

La figure 22 montre le bilan d´étape en France et en Allemagne et les objectifs 2030 des deux pays concernant les émissions de gaz à effet de serre contenus dans le « panier de Kyoto ». Les valeurs sont extraites du tableau « ENV_AIR_GGE » de l´Eurostat (Eurostat) et en cas d´absence d´informations des statistiques nationales (UBA 1; Citepa).

Le « panier de Kyoto » comprend les gaz à effet de serre suivants : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (N2O) et les gaz dits fluorés (hydrofluorocarbones, hydrocarbures perfluorés, triflourure d’azote (NF3) et hexafluorure de soufre – SF6). Bien que le CO2 soit le gaz avec le plus petit pouvoir de réchauffement global, du fait des importantes quantités émises, il contribue le plus au réchauffement climatique.

Par souci de simplification, seuls sont présentés les objectifs globaux de réduction des gaz à effet de serre par rapport à 1990, conformément aux engagements de la France et de l´Allemagne.

Fig 22 EU 2020_2030 emissions
Figure 22 : évolution des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux objectifs (Eurostat, tableau ENV_AIR_GGE, hors secteur des terres et forêts-UTCATF et items pour mémoire et informations des statistiques nationales)

Avec 9,4 tonnes de CO2éq par habitant en Allemagne contre 6,2 tonnes en France, un Allemand émettait en 2021 environ 50% de plus de CO2éq qu´un Français selon Eurostat, tableau SDG_13_10 (hors UTCATF et items pour mémoire, y compris l´aviation internationale).

Les résultats sont légèrement différents si l´on met en relation les émissions de gaz à effet de serre avec la performance économique sous la forme du PIB. L´Allemagne arrive en 2021 à 237 tonnes de CO2éq par million d´Euros contre 179 tonnes de CO2éq par million d´Euros pour la France (EEA 2023).

En Allemagne on notera des gains substantiels en émissions de gaz à effet de serre notamment entre 1990 et 2005. La raison principale de la baisse a été la fermeture ou la modernisation des vieilles usines très polluantes en Allemagne de l´Est suite à la réunification.

Grâce à la crise sanitaire, l´Allemagne avait atteint son objectif de 2020, soit une réduction des émissions de 40% par rapport à 1990. Après une augmentation en 2021 à 760 Mt CO2éq, les émissions baissent légèrement et se situeraient à 746 Mt CO2éq en 2022 selon l´Agence Fédérale de l´Environnement (UBA 1). L´objectif national pour 2022, fixé par la Loi sur la Protection du Climat à 756 Mt CO2éq, a été atteint malgré une augmentation des émissions du secteur de l´énergie en raison d’une utilisation accrue de la houille et du lignite pour la production d´électricité.

La France aussi a largement atteint son objectif 2020, une année atypique du fait de la crise sanitaire et d´un hiver peu rigoureux. En revanche les émissions ont connu un rebond en 2021, sans revenir toutefois au niveau de 2019. D’après les pré-estimations, les émissions ont repris leur trajectoire à la baisse en 2022. Le niveau pré-estimé sur l’année 2022 s’élève à 408 Mt CO2éq, soit une réduction de 2,5% par rapport à 2021 (Citepa).

Part des énergies renouvelables dans la consommation brute d´énergie finale

La loi relative à l´énergie et au climat de 2019 fixe pour 2030 un objectif de 33% d´énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France (MTE 2022, CE 4).

L´Allemagne s´est fixé une part de 30% d´énergies renouvelables à l´horizon de 2030.

Cette part était fixée à 32% au niveau européen par la directive 2018/2001 du Parlement européen et du Conseil de l´Europe (CE 1).

Un accord provisoire prévoit de porter l´objectif à 42,5% minimum (voir plus haut). Les nouvelles prévisions pour 2030 des deux pays ne sont pas encore connues, mais ils doivent vraisemblablement rehausser leurs objectifs après l´adoption du nouvel objectif par le Parlement européen et le Conseil européen.

La figure 23 montre les bilans d´étape en France et en Allemagne et les objectifs 2030 des deux pays. Les valeurs sont extraites du tableau « SDG_07_40 » de l´Eurostat (Eurostat) et en cas d´absence d´informations des statistiques nationales (UBA 2 ; MTE 2022).

N.B. : les statistiques présentées jusqu´en 2020 obéissent aux règles de comptabilisation définies par la directive 2009/28/CE (dite RED I), qui peuvent différer de celles du bilan énergétique national. L´année 2021 obéit aux règles de comptabilisation de la directive 2018/2001, dite RED II, qui diffèrent parfois de celles de la précédente directive, ce qui peut entraîner des ruptures de séries entre 2020 et 2021.

Fig 23 part EnR conso finale
Figure 23 : évolution en pourcentage de la part des énergies renouvelables dans la consommation brute d´énergie finale par rapport aux objectifs (Eurostat, tableau SDG_07_40) et statistiques nationales

En 2020, l´Allemagne a dépassé son objectif fixé à 18% selon la directive européenne 2009/28/CE relative à la promotion de l´utilisation des énergies renouvelables.

En 2021, l´Allemagne atteint une part de 19,2% selon la nouvelle directive européenne 2018/2001. Au total environ 468 TWh ont été produits à partir des énergies renouvelables, dont 50% dans le secteur électrique, 43% dans le secteur chaud et froid et 7% dans le secteur des transports.

En 2020, la France est restée 4 points en-dessous de son objectif de 23% issu de la directive 2009/28/CE. Dans un tel cas, les textes européens stipulent que le pays qui ne remplit pas ses engagements peut acheter le surplus d´énergies renouvelables à d´autres États-membres qui, eux, ont dépassé leurs objectifs.

La part des énergies renouvelables a progressé en 2021 en France pour atteindre 19,3% de la consommation brute d´énergie finale selon la directive européenne 2018/2001.

Au total environ 339 TWh ont été produits en France à partir des énergies renouvelables en 2021, dont 36% dans le secteur électrique, 53% dans le secteur chaud et froid et 11% dans le secteur des transports (carburants).

Taux de couverture de la consommation d´électricité par la production d´origine renouvelable

Pour 2020 l´Allemagne a fixé une part d´au moins 35% d´énergies renouvelables dans la consommation brute et vise une part de 80% d´énergies renouvelables dans la consommation brute d´électricité d´ici 2030 (Allemagne Energies 2).

La France s´est fixé l´objectif de 27% pour 2020 et vise une part de 40% d´énergies renouvelables à la couverture de la consommation d´électricité de France métropolitaine en 2030.

Les données de la figure 24 sont basées sur (RTE 2; BMWi 2).

Fig 24 Anteil EnR am Stromverbrauch
Figure 24 : évolution du taux de couverture de la consommation brute d´électricité par la production des énergies renouvelables et objectifs

La consommation brute d´électricité correspond à la production intérieure brute plus l´électricité importée et moins l´électricité exportée. Les chiffres sont établis sous l´hypothèse que l´électricité produite à partir des énergies renouvelables est entièrement consommée dans le pays et seule l´électricité produite à base de centrales conventionnelles est exportée.

Compte tenu de la forte baisse de la consommation finale brute d´électricité suite à la crise sanitaire, la part des énergies renouvelables progresse très sensiblement en 2020. L´Allemagne dépasse largement son objectif de 35% et la France atteint presque son objectif de 27%.

En revanche en 2021 le taux de couverture de la consommation brute d´électricité par la production des énergies renouvelables est en baisse dans les deux pays.

La France métropolitaine accuse une baisse de 2% par rapport à l´année précédente à environ 25% qui s´explique par une production renouvelable en légère baisse et par une consommation électrique plus importante qu´en 2020, année impactée par la pandémie de Covid-19.

En Allemagne la production d´électricité renouvelable accuse en 2021 une baisse de 7% par rapport à 2020 notamment en raison d´une forte baisse de la production éolienne. De plus la consommation d´électricité augmente de 2,7% suite au rattrapage conjoncturel. En conséquence, la part des énergies renouvelables dans la consommation brute d´électricité marque un net recul de plus de 4%.

Augmentation de l´efficacité énergétique

A l´horizon de 2020, la France s´était fixé le double objectif de réduire la consommation d´énergie finale à 131,4 Mtep et la consommation d´énergie primaire à 219,9 Mtep (hors transport aérien international, hors usages non énergétiques) (MTE 2018). Cela correspond à une réduction d´environ 15% par rapport à 2005.

En ce qui concerne la contribution de la France en matière d´efficacité énergétique à l´horizon de 2030, l´évaluation a conduit à une estimation de la consommation d´énergie finale de 120,9 Mtep (soit -20% par rapport à 2012) et une consommation d´énergie primaire de 202,2 Mtep (CE 4).

Outre-Rhin, il était prévu de réduire à l´horizon 2020 la consommation d´énergie finale à 194,3 Mtep et la consommation d´énergie primaire à 276,6 Mtep (hors usages non énergétiques).

Pour 2030, l´Allemagne a fixé comme objectif une réduction de la consommation d´énergie primaire de 30% par rapport à 2008 soit environ 216 Mtep (hors usages non énergétiques). La consommation finale est estimée à 185 Mtep dans le plan national énergie-climat, un objectif peu ambitieux selon la Commission européenne (CE 4).

Au niveau européen l´objectif de réduction de la consommation énergétique était fixé à 32,5% minimum en 2030 par rapport au scénario tendanciel de référence (CE 1).

La Commission européenne a proposé de rehausser les objectifs en matière d´efficacité énergétique d´abord dans le cadre du paquet « Ajustement à l´objectif 55 » et ensuite dans son plan REPowerEU (voir plus haut), soit une réduction de 43% de la consommation brute d´énergie primaire et de 40% de la consommation brute d´énergie finale, par rapport au scénario de référence de 2007). Les deux pays devront actualiser leurs objectifs à la hausse.

La figure 25 ci-dessous montre les progrès réalisés en matière de réduction de la consommation d´énergie finale en France et en Allemagne et les objectifs 2030 des deux pays. Les valeurs sont extraites de l´Eurostat (Eurostat) et en cas d´absence d´informations des statistiques nationales.

Fig 25 EU 2021_2030_conso energie finale
Figure 25 : évolution de la consommation d´énergie finale par rapport aux objectifs, Eurostat, tableau SDG_07_11)

Après une année 2020 atypique du fait de la crise sanitaire, la reprise économique s´est traduite par un rebond de la consommation d´énergie finale. Les deux pays s´éloignent en 2021 de leurs objectifs de 2030.

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