Texte mis à jour le 11.12.2025
Temps de lecture : 3 min (résumé exécutif) à 20 min

Résumé exécutif
La sortie du nucléaire actée en 2002
C’est au début des années 2000 que la coalition gouvernementale des sociaux-démocrates (SPD) du chancelier Gerhard Schröder et du parti des Verts (Bündnis 90/Die Grünen) s’est emparée de la sortie du nucléaire actée en 2002 par un amendement de la Loi Atomique (Atomgesetz).
Une convention passée entre le gouvernement et les exploitants fixait à 32 ans la durée de fonctionnement d´une centrale nucléaire, mais sans échéance définie. A chaque réacteur un quota de TWh restant à produire avant son arrêt définitif était attribué. Toute nouvelle construction de centrale nucléaire fut interdite ainsi qu’à partir de mi-2005 le retraitement du combustible irradié en France et au Royaume-Uni.
Prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires en 2010
Selon le concept énergétique (Energiekonzept) publié en 2010, qui définissait les grandes orientations de la transition énergétique à l’horizon 2050, le nucléaire devait encore bénéficier d’une prolongation de fonctionnement au titre de technologie de transition.
Suivant l’amendement à la Loi Atomique de 2010, la durée d’exploitation des centrales nucléaires fut prolongée de 12 ans en moyenne par l’attribution à chaque centrale d’un quota de TWh supplémentaire.
La sortie accélérée du nucléaire décidée en 2011
Mais quelques mois plus tard, suite à la frénésie médiatique provoquée par l’accident de Fukushima, le gouvernement allemand avait fait marche arrière et décidé la sortie accélérée du nucléaire d’ici fin 2022.
Cette décision est appelée « Energiewende », le tournant énergétique. Le mot « Energiewende » a été adopté parce qu´il s´agit une décision radicale. Le mot « Die Wende » (le tournant) était déjà utilisé en 1989 pour désigner le processus de changement après la chute du mur à Berlin.
La sortie accélérée du nucléaire décidée en 2011 semblait réalisable sous l´hypothèse d´une réduction de la consommation d´électricité de 10% à l´horizon de 2020. De plus, le gouvernement s´était assuré du gaz russe bon marché.
Cependant, la réduction de la consommation d´électricité n’a pas eu lieu. Tous les scénarios prévoient maintenant une forte hausse de la consommation d´électricité suite à son utilisation accrue dans les autres secteurs économiques.
La crise énergétique, née de la guerre en Ukraine, a changé la donne. Sevrée du gaz russe, l’Allemagne se trouve maintenant confrontée à une envolée des prix de l’énergie, générant un problème de compétitivité globale de l’industrie.
Les trois dernières centrales nucléaires encore en service, d´une puissance totale nette de 4055 MW, ont été légèrement prolongées et finalement arrêtées définitivement le 15 avril 2023, soit 21 ans après la décision de l’Allemagne de sortir de l’électronucléaire.
C’est la fin d’une ère qui a commencé en 1955 avec la levée de l’interdiction de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire en Allemagne puis l’entrée en vigueur de la Loi Atomique au premier janvier 1960.
Les centrales nucléaires ont produit environ 4.297 TWh bruts depuis la réunification de l’Allemagne en 1990. Cela correspond à plus de 7 ans de la consommation brute de l’Allemagne et a économisé environ 4.200 Mt CO2éq à l’atmosphère.
Pour plus d’informations sur l’histoire du nucléaire allemand, cf. (Allemagne-Energies 2023).
L’abandon du nucléaire : un choix très couteux avec un succès bien moindre en matière de protection du climat
Si l’Allemagne avait maintenu au réseau son parc nucléaire de 2002 au lieu d’arrêter progressivement les centrales, elle aurait économisé 600 milliards d’Euros et au moins autant de CO2 qu’avec la sortie du nucléaire et le développement massif des énergies renouvelables variables, a révélé une étude de l’Université norvégienne des sciences et de la technologie à Trondheim (Allemagne-Energies 2024).
Si l’Allemagne avait en plus investi dans de nouvelles centrales nucléaires elle aurait presque pu atteindre son objectif en matière d’émissions de gaz à effet de serre en réalisant une réduction de 73% des émissions en plus des résultats actuellement obtenus tout en réduisant les dépenses totales de moitié par rapport à la politique énergétique actuelle.
Les résultats, publiés en juin 2024 dans la revue « International Journal of Sustainable Energy », soulignent le caractère controversé de la politique énergétique allemande (Emblemsvåg, J. 2024).
Le tournant énergétique apporte ainsi un succès bien moindre en matière de protection du climat pour des coûts bien plus élevés par rapport au « scénario nucléaire ».
Démantèlement des centrales et gestion des déchets radioactifs
Les quatre exploitants nucléaires (E.ON/PreussenElektra, RWE, EnBW et Vattenfall) ont la charge de la fermeture et du démantèlement de leurs centrales ainsi que de l’empaquetage des déchets radioactifs.
Depuis 2017, l´État assume la responsabilité de la gestion et du financement de l´entreposage et du stockage définitif des déchets radioactifs. Le financement se base sur un fonds public dans lequel les exploitants nucléaires avaient versé environ 24 Md€.
Cependant, aucun site de stockage définitif des déchets radioactifs n’a encore été mis en service à ce jour.
Poursuite des activités dans d’autres domaines du nucléaire
Malgré l’arrêt définitif des centrales électronucléaires, la Loi Atomique (Atomgesetz) n’interdit pas les activités dans d’autres domaines du nucléaire comme l’enrichissement de l’uranium et la fabrication des crayons et des assemblages de combustible. L’exploitation de réacteurs de recherche est également autorisée.
L’Allemagne reste partie prenante du programme ITER dans le sud de la France et exploite un des plus grands stellarateurs, le Wendelstein 7-X, mis en service en 2015 à Greifswald (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale).
De plus l’Allemagne investira dans le cadre du programme « Fusion 2040 » plus de 2 milliards d’Euros d’ici 2029 pour la recherche en matière de fusion nucléaire contrôlée. Le but serait de préparer la construction du premier réacteur à fusion en Allemagne à partir de 2040.
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Sommaire
Centrales nucléaires en Allemagne et leurs performances
Calendrier de sortie du nucléaire
Commission d’enquête du parlement allemand sur la prolongation de fonctionnement des 3 dernières centrales nucléaires
Actions en justice des exploitants nucléaires
État actuel des centrales nucléaires
Provisions pour les coûts de démantèlement
Gestion des déchets radioactifs
Stockage final des déchets radioactifs
Stockage provisoire des assemblages combustibles irradiés
Poursuite d’activités dans le domaine du nucléaire
Usines d’approvisionnement en combustible nucléaire
Réacteurs de recherche
Recherche & Développement
Fusion nucléaire
Annexe : Centrales nucléaires en Allemagne
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Centrales nucléaires en fonctionnement et leurs performances
La figure 1 montre l’évolution de la puissance nette installée de l’électronucléaire en Allemagne entre 1970 et 2023 selon World Nuclear Association (WNA 1). En 1989, la puissance électrique installée atteint son niveau le plus élevé avec 22,9 GWe juste avant l’arrêt des centrales de l’ex RDA.

Pour plus d’informations voir aussi le système d’information sur les réacteurs de puissance (PRIS) de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (IAEA 1) et le site de la World Nuclear Association sur les centrales nucléaires en Allemagne (WNA 1).
Après l’arrêt des centrales nucléaires de l’ex RDA, 20 réacteurs étaient encore en service en 1990, dont 13 réacteurs à eau pressurisée et 7 à eau bouillante, cf. tableau 1.

La figure 2 montre les résultats de production brute d’électricité des centrales nucléaires et leur part à la production d’électricité totale depuis la réunification de l’Allemagne en 1990 jusqu’au 15 avril 2023.

Dans la première décennie 1990 – 2000 les centrales nucléaires ont assuré en moyenne 30% de la production d’électricité totale de l’Allemagne, et un quart en moyenne dans la deuxième décennie 2001 – 2010 (AGEB 2023). Entre 1990 et 2010 trois centrales (Würgassen, Stade et Obrigheim) ont été arrêtées. Au moment de l’abandon accéléré du nucléaire décidé en 2011, une puissance brute de 21,5 GW était encore au réseau. Depuis 2011 leur part à la production brute d’électricité totale en Allemagne a baissé continuellement de 18% en 2011 à 11,8% en 2021, puis à 6,1% en 2022 et à 1,4% en 2023.
En tenant compte de la production brute en 2023 jusqu´au 15 avril 2023 de 7,2 TWh (VGB 2023), la production brute cumulée s’élève à environ 4297 TWh depuis 1990. L’électronucléaire a donc assuré l’équivalent de plus de 7 ans de la consommation d’électricité en Allemagne et ainsi économisé environ 4.200 Mt CO2éq (WNA 2023).
Depuis 1981 et jusqu´en 2022 (voir figure 3), il y a toujours eu des centrales nucléaires allemandes dans le Top Ten mondial de la production d´électricité annuelle (atw 2023), dont 28 fois à la première place. Ceci prouve l´excellente qualité et la forte disponibilité malgré un cadre politique et médiatique hostile au nucléaire.
Même en 2022 deux centrales allemandes ont été encore dans le Top Ten : Isar en position 2 et Emsland en position 8.

Calendrier de sortie du nucléaire
C’est en 1998 qu’une coalition entre le SPD (Parti social- démocrate) et les Verts (Bündnis 90/Die Grünen) est arrivée au pouvoir avec Gerhard Schröder comme chancelier.
Au début des années 2000 la coalition gouvernementale s’est emparée du sujet du nucléaire qui divisait le pays. Une convention passée entre le gouvernement et les exploitants fixe à 32 ans la durée de fonctionnement d´une centrale nucléaire, mais sans échéance définie. A chaque réacteur fut attribué un quota de TWh restant à produire avant son arrêt définitif (Lauer 2001).
Toute nouvelle construction de centrale nucléaire fut interdite ainsi qu’à partir de juillet 2005 le retraitement du combustible irradié en France et au Royaume-Uni. Cette convention fut actée dans l´amendement à la Loi Atomique en 2002. L´Allemagne a été le premier pays au monde ayant procédé à l´arrêt prématuré de ses centrales nucléaires sans aucune raison technique ou économique.
Selon le concept énergétique (Energiekonzept) publié en 2010, qui définissait les grandes orientations de la transition énergétique à l´horizon 2050 (Allemagne-Energies 1), le nucléaire devait encore bénéficier d´une prolongation de fonctionnement au titre de technologie de transition.
Suivant l´amendement à la Loi Atomique de 2010, la durée d´exploitation des centrales nucléaires fut prolongée de 12 ans en moyenne par l’attribution à chaque centrale d’un quota de TWh supplémentaire. Comme la Loi de 2002, la Loi Atomique de 2010 ne fixait pas non plus de dates butoirs de fermeture des centrales (Lauer 2011a).
Toutefois, cet allongement de la durée de production des centrales nucléaires se révéla impopulaire. Quelques mois plus tard, la frénésie médiatique provoquée par l´accident de Fukushima fournit au gouvernement de la chancelière Angela Merkel le prétexte pour faire marche arrière (Lauer 2011b).
Contrairement aux amendements précédents, l´amendement à la Loi Atomique de 2011 fixe pour chaque réacteur une date butoir de fonctionnement.
La figure 4 montre les dates d´arrêt définitif : en 2011, sur les dix-sept centrales nucléaires, l´Allemagne a fermé d´un coup huit centrales d´une puissance nette de 8,4 GW. L’arrêt des neuf centrales restantes (12,1 GW) s´échelonne jusqu´à fin 2022.

Face à la crise énergétique née de la guerre en Ukraine, l’échéance de fin 2022 des trois centrales nucléaires encore en service (puissance nette de 4055 MW) fut finalement légèrement repoussée jusqu’au 15 avril 2023 après d´âpres discussions au sein de la coalition gouvernementale et un « rappel à l’ordre » du Chancelier Olaf Scholz (Allemagne-Energies 2022a).
Afin de rendre juridiquement possible la prolongation de fonctionnement, un amendement à la Loi Atomique est entré en vigueur le 4 décembre 2022.
Les raisons évoquées pour l’amendement de la Loi sont la pénurie actuelle de gaz suite à la coupure du gaz russe, un développement insuffisant des éoliennes et du réseau électrique dans le sud de l´Allemagne, la sécheresse, l´étiage (problème d’approvisionnent des centrales à charbon) et surtout la disponibilité réduite du parc nucléaire français lors de l’hiver 2022/23.
Seuls les assemblages combustibles encore disponibles dans chaque centrale doivent être utilisés pour la poursuite de l´exploitation. Un rechargement de combustibles neufs n´est pas autorisé. Les trois centrales cesseront leur fonctionnement au 15 avril 2023 au plus tard.
L´usure des cœurs des réacteurs étant optimisée pour l´objectif fin 2022, les exploitants ont été obligés de prendre des mesures supplémentaires afin de conserver une réactivité suffisante pour un fonctionnement en stretch-out (pilotage en prolongation de cycle) jusqu´à mi-avril 2023 (Allemagne-Energies 2022a).
Commission d’enquête du parlement allemand sur la prolongation de fonctionnement des 3 dernières centrales nucléaires
Suite aux révélations faites par le magazine berlinois Cicero (Le Point 2024), les processus de décision de l’État concernant la poursuite éventuelle de l’exploitation des centrales nucléaires en raison de la modification de la situation de l’approvisionnement énergétique née de la guerre en Ukraine ont soulevé des questions.
À la demande de l’opposition, la CDU (Chrétiens démocrates), le parlement allemand (Bundestag) a formé une commission d’enquête en juillet 2024 (BT 2024). La commission doit se faire une idée globale et détaillée des processus de décision au sein du gouvernement fédéral concernant l’approvisionnement énergétique suite à la coupure du gaz russe.
La commission doit, entre autres, clarifier si la fermeture des 3 dernières centrales nucléaires du pays, achevée en avril 2023, a bien été menée sans préjugés et en tenant compte de toutes les informations disponibles, comme promis par le Ministre fédéral de l’économie et de l’énergie Robert Habeck.
Onze députés de tous les partis du parlement allemand ainsi que leurs suppléants font partie de la commission d’enquête.
Le 19 février 2025 la commission a remis son rapport final au parlement (BT 2025). Comme on pouvait s’y attendre, la commission d’enquête n’est pas parvenue à une conclusion uniforme.
- SPD (Sociales démocrates) : La commission d’enquête n’était pas nécessaire
Le SPD conclut que rétrospectivement la décision du gouvernement fédéral de maintenir l’abandon de l’énergie nucléaire s’est avérée tout à fait correcte. Une commission d’enquête avec toutes les charges liées n’aurait pas été nécessaire pour cela ;
- Les Verts : sortir du nucléaire était la bonne voie
Les Verts concluent que la sortie du nucléaire était la bonne voie et qu’elle était une décision responsable. L’affirmation de l’Union (CDU/CSU) selon laquelle une prolongation de seulement courte durée des centrales nucléaires aurait considérablement aggravé la crise énergétique, a été clairement réfutée.
La CDU/CSU aurait tenté, par des moyens populistes, de lancer des accusations infondées en direction du gouvernement fédéral ;
- CDU/CSU (l’Union chrétienne démocrate et l’Union chrétienne-sociale en Bavière) : le gouvernement a boycotté la commission parlementaire sur le nucléaire
Selon la CDU/CSU, la commission n’a pas pu remplir sa mission, malgré le grand engagement de ses membres, parce que le gouvernement fédéral l’a délibérément empêchée. Ainsi, le gouvernement n’aurait présenté que des dossiers incomplets. La CDU/CSU estime qu’il n’y a pas eu d’examen objectif et sans tabou sur la poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires.
- FDP (Parti libéral-démocrate) : le gouvernement fédéral a trompé les citoyens
Selon la FDP, il est évident que le gouvernement fédéral a trompé les citoyens. L’examen sans préjugés de la poursuite du fonctionnement du nucléaire, promis publiquement par Robert Habeck, n’a jamais eu lieu. La résistance idéologique aux niveaux de direction des ministères de l’Economie et de l’Environnement aurait été énorme ;
- AfD (Alternative pour l’Allemagne) : pas de processus d’examen sans parti pris
Après une analyse approfondie des faits, l’AfD arrive à la conclusion que la question de la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires allemandes n’a pas été étudiée dans le cadre d’un processus d’examen sans parti pris. De nombreux facteurs indiquent que des motivations idéologiques ont influencé et guidé le processus de décision de manière déterminante.
Actions en justice des exploitants nucléaires
La décision de la sortie accélérée du nucléaire en 2011 a été prise de façon unilatérale par le gouvernement sans consultation des exploitants nucléaires. Cela a conduit à des actions en justice des exploitants nucléaires contre l’État allemand, car l’avenant 2011 à la Loi Atomique a rendu impossible la production des quotas accordés dans le cadre de l´avenant à la Loi Atomique de 2002 et aucune compensation pour les pertes de recettes n’a été prévue par l’État (Lauer 2014).
Les exploitants de centrales nucléaires ont engagé des actions en justice contre la Loi Atomique de 2011 et la taxation du combustible nucléaire énoncée en 2010 avec la prolongation de fonctionnement du nucléaire. La taxe sur le combustible nucléaire a été maintenue par l’Etat malgré la sortie accélérée du nucléaire actée en 2011.
Les exploitants ont obtenu gain de cause devant la Cour constitutionnelle de Karlsruhe (Lauer 2016a; 2016b; 2017).
Outre la procédure juridique engagée en Allemagne, le groupe suédois Vattenfall a réclamé une indemnisation à l’Etat allemand pour l´arrêt prématuré de ses centrales nucléaires devant le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements), Cour d´Arbitrage de la Banque Mondiale située à Washington (BMWi 2020; ICSID 1).
Il aura fallu attendre 2021 pour que le gouvernement conclue finalement avec les exploitants un accord sur l’indemnisation à hauteur d´environ 2,4 milliards d´Euros pour les pertes des quotas de production accordés en 2002 (BMWi 2021a; 2021b; Allemagne-Energies 2021). Cet accord vise à solder définitivement la question de la compensation des quatre exploitants nucléaires (EnBW, E.ON/PreussenElektra, RWE et Vattenfall) pour la fermeture prématurée de leurs centrales.
En contrepartie, les énergéticiens se sont engagés à retirer toutes les procédures judiciaires en cours et à s´abstenir d´engager des actions ou des recours contre le régime d´indemnisation y compris la procédure lancée par Vattenfall devant la Cour d´Arbitrage de la Banque Mondiale (BMWi 2021b).
État actuel des centrales nucléaires
Le tableau 2 résume l’état des centrales nucléaires en Allemagne (hors réacteurs de recherche) au 31.12.2024 : 33 centrales sont en cours de démantèlement, pour 3 centrales le démantèlement est terminé – déclassement des installations prononcé par les Autorités de Sûreté – et pour 6 centrales la construction a été abandonnée avant la mise en service (BASE 3).
Le démantèlement des installations nucléaires durera une quinzaine d’années. Les coûts de démantèlement s’élèvent à environ un milliard d’euros par réacteur. Le fait que le processus de démantèlement soit nettement plus coûteux et plus long que dans d’autres pays s’explique notamment par le fédéralisme allemand : chaque Land a sa propre autorité de sureté nucléaire et interprète différemment les réglementations internationales et nationales. Chaque démantèlement de centrale nucléaire devient ainsi un cas isolé et coûteux.

Provisions pour les coûts de démantèlement
Les exploitants nucléaires (EnBW, E.ON/PreussenElektra, RWE et Vattenfall) sont responsables pour le démantèlement de 23 centrales électronucléaires et l’empaquetage des déchets (BAFA 1). Outre les 20 centrales en fonctionnement après 1990 (cf. tableau 1) ce chiffre inclut les 3 centrales nucléaires arrêtées avant 1990, à savoir les centrales de Lingen (1977), Gundremmingen A (1977) et Mülheim-Kärlich (1988).
Selon la Loi pour la transparence sur le démantèlement des centrales nucléaires (BMJV 2017b), les énergéticiens sont obligés de transmettre annuellement à l’Office Fédéral de l’Économie et du Contrôle de l’Exportation (Bundesamt für Wirtschaft und Ausfuhrkontrolle, BAFA) un aperçu de l’état d’avancement du démantèlement en cours ainsi qu’un plan des provisions pour les coûts de mise à l’arrêt définitif, l’empaquetage des déchets et le démantèlement de leurs centrales. Après examen par le BAFA, les informations sont soumises au parlement fédéral pour information.
Selon le dernier rapport publié en novembre 2024, les provisions des énergéticiens seraient suffisantes (BAFA 1). Les provisions enregistrées dans leurs bilans s’élèvent à 19,3 Md€ au 31.12.2023 (fin 2022 : 20,5 Md€) pour la déconstruction des 23 centrales.
Les dépenses s’étaleront probablement jusqu’en 2047, la majeure partie au cours des prochaines années.
Les opérations de mise à l’arrêt définitif représentent la catégorie de coûts la plus importante (7,3 Md€) avant le traitement des résidus et l’empaquetage des déchets radioactifs (6,6 Md€). Les opérations de démantèlement proprement dites représentent environ 5,4 Md€.
Les dépenses totales prévues entre 2024 et 2026 s’élèvent à environ 6,8 Md€.
A partir de 2027 et jusqu’en 2029, les dépenses devraient atteindre 1,6 Md€ en moyenne annuelle. Après 2031, les dépenses baisseraient fortement et à partir de 2034, les dépenses seraient, selon les prévisions actuelles, durablement inférieures à 1 Md€ par an, tous énergéticiens confondus, cf. figure 5.

Le démantèlement des anciennes centrales nucléaires de la RDA et des réacteurs de recherche est financé par l’État, cf. (atw 2021).
Gestion des déchets radioactifs
Un autre différend entre les exploitants nucléaires et l’État concernant la gestion des déchets radioactifs a été réglé en 2017. Les exploitants nucléaires ont obtenu une décharge de leur responsabilité en échange du payement d´une somme d´environ 24 milliards d´Euros versée dans un fonds public. La loi pour la création du fonds public (BMJV 2017a; BGBL 2017) est entrée en vigueur en juin 2017 après feu vert de la Commission européenne.
L´État assume désormais la responsabilité de la gestion et du financement de l´entreposage et du stockage définitif des déchets radioactifs, les énergéticiens conservent la charge de la fermeture et du démantèlement de leurs centrales, ainsi que de l’empaquetage des déchets radioactifs.
Pour cela l´État a créé des nouvelles entités :
- L´Office Fédéral pour la sûreté de la gestion des déchets radioactifs BASE (Bundesamt für die Sicherheit der nuklearen Entsorgung), une autorité subordonnée au Ministère Fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Sécurité nucléaire et de la Protection des consommateurs (BMUV), assume les taches d’autorisation et de supervision dans les domaines du transport de combustible nucléaire usé, de l´entreposage des déchets radioactifs et de la sélection des sites de stockage définitifs. BASE conseille et assiste le Ministère Fédéral dans les questions relatives à la gestion des déchets nucléaires et à la sûreté nucléaire (BASE 1) ;
- La Société Fédérale pour le stockage définitif des déchets radioactifs BGE (Bundesgesellschaft für Endlagerung) assure les taches opérationnelles de l´ensemble des opérations liées aux projets de stockage définitif des déchets radioactifs (BGE 1) et est responsable pour la recherche d´un nouveau site de stockage définitif des déchets de haute et moyenne activité à vie longue ;
- La Société Fédérale pour le stockage intérimaire des déchets radioactifs BGZ (Bundesgesellschaft für Zwischenlagerung) est responsable pour le stockage intérimaire des déchets radioactifs (BGZ 1). Ces déchets sont entreposés sur les sites centraux de Gorleben et Ahaus ainsi que dans les halls de stockage construits sur les sites de centrales nucléaires, notamment pour le stockage des assemblages irradiés à sec dans des conteneurs CASTOR. La responsabilité pour les sites centraux et les sites décentralisés auprès des centrales nucléaires a été transférée à la BGZ en 2019. Depuis 2020 la BGZ a également pris en charge les installations d´entreposage des déchets de faible et moyenne radioactivité situées sur les sites de centrales nucléaires. Dans ces installations sont stockés temporairement les déchets résiduels provenant de l’exploitation et du démantèlement des centrales nucléaires jusqu’à leur transfert vers le centre de stockage de Konrad.
Stockage final des déchets radioactifs
Pour les déchets radioactifs dépassant le seuil de libération, le concept allemand (BMJV 1) repose sur des lieux différents de stockage final (BGE 2) :
- Plusieurs sites pour le stockage des déchets de faible et moyenne activité à vie courte « FMA – VC » (déchets d‘exploitation et de démantèlement des centrales dégageant très peu de chaleur)
- Un site pour le stockage de déchets de haute et moyenne activité à vie longue « HA et MA – VL » (combustibles irradiés, déchets vitrifiés de retraitement dégageant de la chaleur)

Les deux sites existants de stockage des déchets de faible et moyenne activité et à vie courte, les anciennes mines de sel d´Asse et de Morsleben (cf. figure 6), sont clos et n´accueillent plus de déchets. De plus il est prévu de récupérer entièrement les déchets stockés dans la mine d´Asse à cause d´infiltrations d´eau. Selon les prévisions actuelles, la récupération devrait commencer en 2033 (BGE 4).
Dans l´avenir ces déchets seront stockés définitivement dans l´ancienne mine de fer de Konrad, proche de Salzgitter (Basse-Saxe). Approuvée en 2002, la mise en service est maintenant prévue au début des années 2030 (BGE 2023). Konrad devrait dans un premier temps accueillir environ 300.000 m³.
Au total, l’exploitation des réacteurs allemands a généré environ 27.000 m3 de déchets de haute et moyenne activité et à vie longue. Leur stockage définitif reste en attente de sélection d´un site de stockage.
Le site de référence était initialement le dôme de sel de Gorleben (cf. figure 6), situé en Basse-Saxe, en exploration depuis 1979. Cependant le gouvernement a décidé en 2011 de reprendre à zéro la recherche d´un site en raison des critiques sur le processus de sélection de Gorleben.
Selon la Loi sur la Sélection d´un Site de Stockage Final, l´objectif était de retenir définitivement son implantation d´ici 2031 (BGE 3). Cependant la sélection d’un site a été reportée à un horizon bien plus lointain. L´Office Fédéral pour la sûreté de la gestion des déchets radioactifs a annoncé en novembre 2022 que cet objectif serait reporté à 2046 voire 2068 selon les scénarios (BASE 2022 ; Allemagne-Energies 2022b).
Compte tenu du temps nécessaire (de l´ordre de 20 ans), après la sélection du site, pour la construction et la réalisation des essais de démarrage, l’acheminement du premier colis radioactif vers le futur site sélectionné se décale à l’horizon 2066 – 2088.
Stockage provisoire des assemblages combustibles irradiés
En attendant la mise à disposition d´un site de stockage définitif, les assemblages usés issus des centrales nucléaires et les déchets de retraitement rapatriés des usines de retraitement de la France et du Royaume-Uni sont stockés à sec dans des conteneurs CASTOR (figure 7) soit dans des entrepôts temporaires construits sur des sites nucléaires, soit dans les centres de stockage temporaire à Gorleben (Basse-Saxe) et Ahaus (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Le rapatriement des déchets de retraitement stockés en France a été achevé en 2024.
La BGZ (voir plus haut) est responsable pour le stockage intérimaire des assemblages combustibles irradiés (BGZ 1).

Poursuite d’activités dans le domaine du nucléaire
Malgré l’arrêt définitif des centrales électronucléaires, la Loi Atomique (Atomgesetz) n’interdit pas les activités dans d’autres domaines du nucléaire comme l’enrichissement de l’uranium et la fabrication des crayons et des assemblages de combustible.
L’exploitation de réacteurs de recherche est également autorisée et la recherche en matière de nucléaire (gestion des déchets nucléaires, radiologie et sûreté nucléaire).
L’Allemagne investit également dans la recherche en matière de fusion nucléaire contrôlée.
Usines d’approvisionnement en combustible nucléaire
L’Allemagne compte encore deux installations en lien avec l’approvisionnement de combustible nucléaire (Allemagne-Energies 2023, SFEN 2023, BASE 3).
La première est l’usine d’enrichissement de l’uranium située à Gronau, dans le nord-ouest du pays qui est exploitée par Urenco. Dans cette usine la technique d’ultracentrifugation est employée pour une concentration maximale autorisée de 6% d’uranium 235. La capacité totale autorisée s’élève à 4,5 millions d’UTS par an.
Une première usine (UTA-1) a été mise en service en 1985 avec une capacité de 0,4 millions d’UTS par an. Elle a atteint en 2005 sa pleine capacité de 1,8 millions d’UTS par an. Une deuxième usine (UTA-2) a reçu en 2005 l’autorisation pour une capacité de 2,7 millions d’UTS.
La seconde installation est détenue par Framatome. Située en Basse-Saxe, l’usine Advanced Nuclear Fuels (ANF) GmbH de Lingen fabrique des crayons et des assemblages de combustible contenant au maximum 5% d’uranium 235, destinés à être utilisés principalement dans les réacteurs à eau légère livrés aux clients du monde entier. Elle fournit également les composants et les matières premières destinés aux usines de fabrication de combustible de Framatome implantées aux États-Unis et en Europe.
La mise en service a eu lieu en 1979. La capacité autorisée de traitement des fours de conversion est actuellement fixée à 800 Mg/a et à 650 Mg/a pour les autres sous-unités.
En mars 2022, ANF a déposé une demande de fabrication d’assemblages de combustible pour les réacteurs nucléaires de type VVER (réacteurs à eau pressurisée de conception russe) exploités en Europe. L’ANF souhaite diversifier sa fabrication de combustible pour les centrales nucléaires d’Europe de l’Est dans l’objectif d’augmenter leur sécurité en approvisionnement de combustible.
Il existe 19 réacteurs VVER en exploitation en Europe, dont quatre de 1000 MW en Bulgarie et en République tchèque, et 15 de 440 MW en Finlande, en Hongrie, en République tchèque, et en Slovaquie.
Réacteurs de recherche
L’Allemagne compte au total 46 réacteurs de recherche dont 6 encore en fonctionnement (BASE 4).
Outre quatre réacteurs de puissance nulle (Pth ≤ 2 W) destinés à la formation, deux réacteurs de recherche d’une puissance thermique de plus de 50 kW sont encore en service :
- Réacteur de recherche München à Garching (FRM-II) de l’Université technique de Munich, 20 MWth, en exploitation depuis 2005 ; il produit des neutrons pendant quatre cycles de 60 jours par an pour des utilisateurs scientifiques et industriels (électronique, médecine, etc.) ;
- Réacteur de recherche (TRIGA Mark II), 100 kWth et 250 MWth pendant 30 ms en opération « pulsée », mis en service 1965. TRIGA est l’acronyme anglais pour Training, Research, Isotopes, General Atomics, ce qui signifie « Formation, Recherche, Isotopes, General Atomics. Il est situé à l’Université de Johannes-Gutenberg de Mayence.
Recherche & Développement
Malgré l’abandon de l’électronucléaire, l’Allemagne poursuivra ses activités de Recherche & Développement non seulement dans le domaine de la gestion des déchets nucléaires et de radiologie mais aussi dans le domaine de la sûreté nucléaire. Ne serait-ce que pour respecter les obligations internationales de l’Allemagne vis-à-vis de l’Union européenne (Euratom) et de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA).
Fusion nucléaire
L’augmentation de la demande mondiale en énergie exige, selon le gouvernement allemand, d’explorer une large palette d’options pour l’approvisionnement énergétique futur. C’est pour cela que l’Allemagne se voit dans la responsabilité de faire progresser les connaissances en matière de science et technologie de la fusion nucléaire contrôlée et la physique des plasmas.
L’Allemagne participe au programme ITER dans le sud de la France via l’Union Européenne et exploite aussi un des plus grands stellarateurs, le Wendelstein 7-X, basé à Greifswald en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Le stellarateur, exploité à Greifswald par l’Institut physique des plasmas Max Planck (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale) apportera des éléments complémentaires avec ITER. Le premier plasma a été produit en décembre 2015.

La Ministre Fédérale de la Recherche a annoncé en septembre 2023 que l’Allemagne augmenterait considérablement le financement de la recherche sur la fusion (BMBF 2023).
Les fonds vont bénéficier aux centres de recherche suivants : l’Institut physique des plasmas Max Planck (IPP) à Garching et Greifswald, le Karlsruhe Institute of Technology (KIT) et le Centre de recherche de Jülich (FZJ).
En mars 2024 la Ministre fédérale de la Recherche a présenté le programme « Fusion 2040 – recherche vers une centrale à fusion » dans le but de préparer la construction du premier réacteur à fusion en Allemagne à partir de 2040 (BMBF 2024a ; SFEN 2024).
Le programme est articulé autour de trois phases (BMBF 2024b) :
- Une phase de recherche et de développement jusqu’au milieu des années 2030 : développement des technologies, composants et matériaux requis pour la construction d’une centrale à fusion
- Une phase de transfert (2030 à 2040) : utilisation des connaissances acquises lors de la première phase aux fins de l’élaboration d’une conception de centrale
- Une phase d’exploitation (à partir des années 2040) : construction et exploitation de plusieurs centrales à fusion par l’industrie afin de compléter le mix électrique.
Pour pouvoir construire une centrale le plus rapidement possible, le programme repose sur la recherche collaborative orientée vers l’application sous forme de partenariat public-privé. Les projets portant sur des technologies concrètes doivent être menés conjointement par les organisations de recherche, les universités et l’industrie.
Le gouvernement allemand a adopté en octobre 2025 le plan d’action « Fusion » (BMFTR 2025). Afin d’atteindre l’objectif d’une première centrale à fusion en Allemagne, il est maintenant prévu d’investir plus de deux milliards d’Euros d’ici 2029 dans la recherche sur la fusion, notamment pour la mise en place de nouvelles infrastructures de recherche et de démonstrateurs de technologie de fusion.
Annexe : Centrales électronucléaires en Allemagne

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